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EUROPE ET PLURILINGUISME

Ce mercredi 26 avril à l’Institut supérieur des traducteurs et interprètes
(ISTI) et à l’invitation du Centre européen de traduction littéraire (CETL), DLF
Bruxelles-Europe a organisé une soirée-débat sur le thème « Europe et
plurilinguisme : une utopie ? ». Y ont participé, entre autres, Jacques Delmoly,
chef d’unité à la Commission européenne, Hugo Baetens-Beardsmore, linguiste,
professeur à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), François Grin, économiste,
professeur à l’école de traduction et d’interprétation (ETI) de l’Université de
Genève.

  • Jacques Delmoly a rappelé les principaux éléments de la Communication de
    la Commission du 22.11.2005 « Un nouveau cadre stratégique pour le
    multilinguisme ». Au titre de sa mission de coordination et d’impulsion en
    matière d’éducation et de culture, la Commission encourage activement et
    concrètement l’apprentissage des langues étrangères et le multilinguisme dans
    ses relations avec les citoyens.
     
  • Hugo Baetens a insisté sur la nécessaire reconnaissance des valeurs
    culturelles partagées au sein de l’Union : on ne peut préserver les cultures
    sans préserver les langues. La dérive vers une langue unique de communication
    entraîne tôt ou tard la perte de confiance et l’incompétence culturelles.
    L’identité culturelle de l’Europe est plurielle, au même titre que sa
    diversité linguistique. Pour chacun d’entre nous, la culture, c’est d’abord la
    langue plus l’éducation. Mais c’est la langue qui en est la valeur
    fondamentale.
     
  • François Grin a, quant à lui, plaidé pour l’équité dans la répartition du
    coût linguistique, souligné le bénéfice net annuel (selon lui, le double du
    montant du « chèque britannique ») que tire le Royaume-Uni de la prédominance
    de l’anglais, qui le dispense des coûts de traduction et favorise ses
    locuteurs. Il a préconisé, par la présentation chiffrée de plusieurs
    scénarios, sinon une limitation, en tout cas une maîtrise du plurilinguisme.

     
  • Un débat riche et animé, nourri par une très nombreuse assistance (quelque
    200 personnes étaient présentes), a suivi ces interventions. Il s’en est
    dégagé, entre autres réflexions, une réaffirmation du principe de démocratie
    et d’égalité qui doit continuer à guider les actions des institutions – et
    autres organes – de l’Union. S’il est vrai que celles-ci ne peuvent négliger
    les préoccupations d’efficacité administrative et les impératifs de gestion et
    de maîtrise des coûts, il reste qu’elles doivent dire ce qu’elles font et
    faire ce qu’elles disent en matière de multilinguisme : les langues du traité,
    même après les élargissements successifs de l’Union, doivent rester les
    langues officielles et, par conséquent, chaque fois que cela est possible et
    praticable, les langues de travail des institutions de l’Union, qui sont au
    service de tous ses citoyens. Umberto Eco n’a-t-il pas dit : « La langue de
    l’Europe, c’est la traduction
    » ?

Il restera à définir un « code de bonne conduite » en la matière, en
s’appuyant, par exemple, sur un « Observatoire européen du plurilinguisme ».

Source:

Claire GOYER
DLF Bruxelles-Europe
présidente
cl.goyer@skynet.be

(Le 1er mai 2006)

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