Puisque nos gouvernements agissent de façon irresponsable dans la défense et
la promotion de notre identité et de notre langue et culture nationales comme en
témoignent les faits et gestes mentionnés ci-dessous, nous souhaitons que durant
la nouvelle année les Québécois et les Québécoises soient francophones en tout
temps en faisant leurs les dix résolutions figurant à fin de ce texte.
Selon Statistique Canada, l’anglicisation du Québec et des Québécois
progresse : « le nombre de personnes pouvant soutenir une conversation en
anglais au Québec en 2001 sélevait à 3 234 735 personnes soit 45,4 % de la
population, une augmentation par rapport aux 42,9 % de 1996 et 40,9 % de 1991).
De ceux-ci, 2 176 415 étaient des francophones qui pouvaient converser en
anglais, soit 37 % de lensemble des francophones, ce qui représente une
augmentation relativement aux 34 % et 32 % observés en 1996 et 1991
respectivement.»
Cette anglicisation progressive et défrancisante ira en samplifiant,
puisque le gouvernement du Québec a adopté de nouvelles mesures pour la
promouvoir et laccélérer et ce, en bas âge, par lenseignement de langlais à
compter de la première année soit bien avant que les jeunes élèves aient
développé une identité forte et acquis une maîtrise certaine de leur langue
maternelle.
Toujours selon Statistique Canada, il y a au moins un anglophone du Québec
sur trois qui ignore toujours la langue commune du Québec, le français, ce qui
revient le plus souvent à imposer l’anglais à ses interlocuteurs québécois.
Cette situation dintolérance à lendroit de la langue commune et de la
langue dusage public du Québec, le français, ne peut exister que parce que
les institutions publiques québécoises lencouragent. Par exemple, un grand
nombre de celles-ci banalisent et infériorisent le français en offrant par
répondeur téléphonique l’accès au service en anglais et ce, de surcroît,
en premier afin, par courtoisie (!), de ne pas exposer les anglophones à la
langue française. En agissant ainsi les institutions publiques québécoises
entretiennent une mentalité de colonisé au sein de la population québécoise.
Au Canada, à l’extérieur du Québec, à peine 7,1 % des anglophones connaissent
le français, ce qui contribue à la défrancisation des francophones : « en 2001,
38,1 % des francophones utilisaient langlais le plus souvent à la maison en
hausse par rapport aux 36,5 % et 35,1 % enregistrés respectivement lors des
recensements de 1996 et 1991.» Les recherches se poursuivent pour trouver les
quelques anglophones qui utilisent peut-être le français à la maison !
Les progrès de lunilinguisme anglais et les dégâts de la défrancisation
sobservent depuis de nombreuses années! Tous les cinq ans, le nombre de
Canadiens ne maîtrisant quune seule langue officielle, langlais, fait des
gains de plus dun million de citoyens. Comme si ce nétait pas assez,
Patrimoine canadien verse près de deux millions de dollars chaque année à
des organismes canadiens établis au Québec pour promouvoir la langue
assimilatrice, la langue qui domine outrageusement partout au Canada et en
Amérique du Nord, la langue anglaise.
L’anglais, langue du travail! Toujours selon le recensement 2001 de
Statistique Canada, « langlais est largement présent sur le marché du travail »
puisque « neuf travailleurs anglophones sur dix au Québec utilisaient langlais
au travail, 78 % le plus souvent et 15 % régulièrement. Lutilisation de
langlais au travail était aussi assez largement répandue chez les francophones
et les allophones. Près de 30 % des travailleurs francophones utilisaient au
moins régulièrement langlais dans le cadre de leur emploi (8 % le plus souvent
et 22 % régulièrement), et cette proportion atteignait 73 % chez les
travailleurs allophones (50 % le plus souvent et 23 % régulièrement). Dans la
Communauté urbaine de Montréal, où résident la plupart des anglophones et des
allophones de la province, 52 % des francophones et 76 % des allophones ont
déclaré utiliser au moins régulièrement langlais au travail.»
Rien ne nous permet de croire que cette situation changera puisque le
gouvernement du Québec a aboli la Commission de protection de la langue
française, a diminué son appui au programme de francisation des immigrants,
refuse détendre son programme de francisation des entreprises à celles de
moins de 50 employés, continue de permettre aux immigrants et aux francophones
de fréquenter les cégeps de langue anglaise, et a limité les possibilités
dintervention de lOQLF auprès des entreprises aux pratiques anglicisantes
dembauche et de gestion des ressources humaines.
Et ce n’est pas tout ! « Lapport de limmigration internationale à la
population de la minorité de langue anglaise du Québec est plus important que
celui observé pour la minorité de langue française de lextérieur du Québec.»
Et dire que le gouvernement du Québec a diminué son appui à la francisation
des immigrants au point où ceux-ci dénoncent le manque de mesures pour favoriser
leur intégration à la société daccueil, le Québec.
DIX RéSOLUTIONS POUR LE NOUVEL AN…
Comme citoyen, travailleur, contribuable, client, usager…
- Jutiliserai pleinement mon droit de parole, ma liberté dexpression. Je
ne resterai pas silencieux devant les situations où la langue française et les
institutions qui lui sont essentielles sont menacées.
- Je dénoncerai haut et fort les nombreuses situations où la langue
française est absente, banalisée ou abaissée. - Je mopposerai à langlicisation de la langue française.
- Jexercerai tous mes devoirs linguistiques et je ferai respecter mes
droits linguistiques.
- Jencouragerai la production et la diffusion culturelles en langue
française.
- Je porterai une attention particulière à la place du français dans les
nouvelles technologies.
- Jexigerai des élus quils adoptent des politiques et des pratiques
linguistiques et culturelles capables dassurer lessor et le rayonnement de
la langue française et de la culture dexpression française.Comme Québécois…
- En plus, je contribuerai pleinement à faire du français la langue commune
et la langue dusage public au Québec en exigeant, notamment, que laccueil et
le service se fassent partout en français. Je parlerai français en tout temps
afin dencourager les nouveaux arrivants à faire de même.
Comme citoyen de la Francophonie internationale…
- Je prendrai tous les moyens à ma disposition pour rappeler, sil y a lieu,
aux instances internationales qui lauraient oublié que la diversité
culturelle mondiale est une richesse à protéger et à promouvoir contre
lhégémonie anglo-saxonne. à cet égard, jappuierai les démarches en cours de
lUNESCO pour protéger le patrimoine culturel mondial et verrai à ce que les
organisations internationales respectent le statut de langue internationale du
français.Bref…
- Je participerai pleinement au mouvement en faveur de la diversité
culturelle mondiale. Je serai donc un fier ambassadeur, ici et ailleurs, de la
langue française et des cultures dexpression française.
Source :
Impératif français
Recherche et communications
www.imperatif-francais.org
Imperatif@imperatif-francais.org
(Le 1er janvier 2005)