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PATRIOTES TRAITÉS AVEC HUMANITÉ !

Monsieur Christian Simard
Député bloquiste de Beauport-Limoilou
2000, avenue Sansfaçon
Beauport (Québec)
G1E 3R7

Objet : mauvaise utilisation de l’argent des citoyens : erreurs au musée MCG

Je viens vous faire part de mon indignation suite à la visite que j’ai effectuée au nouveau Musée canadien de la guerre à Ottawa le 5 septembre dernier.

J’étais particulièrement intéressée à voir la maquette de la bataille des Plaines d’Abraham. Dans la première salle, je lisais plutôt distraitement lorsque je me suis aperçu que le texte sur le régime seigneurial disait exactement le contraire de ce qu’on enseigne au Québec. En vérifiant le texte en anglais, j’ai constaté que c’était une erreur de traduction. Dommage, que je me suis dit, mais j’espère qu’il n’y a pas trop de fautes comme celle-là dans le reste du musée.

Continuant la visite, je me suis intéressée au texte sur les Patriotes. J’ai sursauté en lisant que les prisonniers furent traités avec humanité. Or, on m’a enseigné que 12 patriotes furent pendus et une cinquantaine furent déportés aussi loin qu’en Australie et que les Anglais ont jeté les femmes et les enfants à la rue en plein hiver et brûlé les maisons.

Ailleurs, on dit : les patriotes dirigés par Louis-Joseph Papineau. Toutefois, il ne les mena pas au combat. La formulation laisse croire autre chose. C’est sans doute le problème des résumés.
Je suis sortie de la salle et je suis allée parler à une gentille personne à l’accueil. Elle m’a dit, avec son accent anglais, qu’il y avait des fautes en anglais aussi. Je ne suis pas certaine que ça me réconforte. Je crois que mon niveau d’indignation devrait plutôt s’accroître. Si on mettait un spécialiste sur la recherche, il trouverait des tonnes d’erreurs sans doute. Je trouve qu’il y a une mauvaise utilisation des fonds publics.

J’en ai parlé à un docteur en histoire qui a travaillé au déménagement du musée et il était déçu de la chose parce que, a-t-il dit, il y a eu beaucoup d’argent de mis là-dedans.

Alors j’ai monté le dossier qui vous sera transmis par Jean-François Jacob :

  • 3 photos ci-dessous des erreurs que j’ai relevées (2 erreurs historiques et 1 faute d’orthographe)
  • 3 textes tirés de livres d’histoire (ci-dessous)
  • 2 textes tirés d’un site du parlement du Canada (français et anglais)
  • 1 article du journal Le Droit qui est paru juste après l’ouverture du musée (ci-dessous).

J’espère que vous pourrez poser des questions à ceux qui ont fourni l’argent pour ce travail mal fait.

Je vous remercie de l’attention que vous porterez à mes modestes observations.

Monique Picard, enseignante, picard.mo@videotron.ca
Beauport

P.S. La boutique vend beaucoup de livres en anglais. La guerre intéresse surtout les Anglais ?

Article du journal Le Droit du vendredi 29 juillet 2005 :

Le français massacré au Musée de la guerre

Gaudreault, Patrice

à l’instar des troupes de Montcalm, la langue française se fait littéralement massacrer dans la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham, présentée sur grand écran au Musée canadien de la guerre.

Diffusée en boucle dans la première galerie de l’exposition permanente, la présentation audiovisuelle de 7 minutes alterne tout au long de la journée entre les versions française et anglaise.

La reconstitution historique est entrecoupée de scènes humoristiques où Jacques, Dave et Paul – trois hommes affublés de chandails de hockey du Canadien de Montréal, des Maple Leafs de Toronto et des Canucks de Vancouver – commentent à leur manière un documentaire présenté à la télévision.

Les touristes francophones tombant par hasard sur la présentation anglaise sous-titrée en français ne tardent pas à remarquer une traduction boiteuse, truffée de fautes d’orthographe, qui semble par moments avoir été réalisée de manière phonétique.

"C’était" devient ainsi "s’tes", tandis que "je le sais" s’écrit désormais "je le cé". Le sous-titrage en français multiplie les "tu voué", "nous aute" et "ben oué", forçant les spectateurs à s’y prendre à deux fois pour bien saisir le propos.

"On avait justement besoin ded d’ça", lance l’un des trois comparses. "Ben là, s’tévident", renchérit son collègue. "Je ne peux pas dire que j’ai entendu parlé de z’autre", déclare le troisième.

Parfait lors des narrations, le sous-titrage devient exécrable dès que l’un des trois personnages ouvre la bouche. "ça s’pas fort", peut-on lire au bas de l’écran, une citation qui résume en trois mots la qualité de la traduction.

Du côté du Musée canadien de la guerre, on reconnaît que les sous-titres francophones "ne sont pas à la hauteur" des standards de l’institution fédérale. Le problème aurait d’ailleurs été identifié au cours du week-end d’ouverture, au début mai, à la suite de plaintes formulées par des visiteurs. Deux mois et demi plus tard, par contre, la version erronée est toujours diffusée en boucle.

La porte-parole du Musée, Christina Selin, assure que la situation sera rectifiée dès aujourd’hui. "Les sous-titres ont déjà été refaits complètement, dit-elle. On attendait simplement de faire installer la nouvelle bande. Ce sera fait demain (aujourd’hui), de façon à ce que tout soit rentré dans l’ordre pour les projections de samedi matin."

Le document audiovisuel traitant de la bataille des plaines d’Abraham n’est pas le seul à avoir été la source de plaintes du public, qui digère généralement mal les fautes d’orthographe, tant en français qu’en anglais(…)





3 textes annexés tirés de livres d’histoire


Adresses utiles :
Musée canadien de la guerre
Info@museedelaguerre.ca

Liza Frulla
Ministre du Patrimoine canadien
liza_frulla@pch.gc.ca

(Le 15 octobre 2005)

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