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JOURNAL DE MONTRÉAL

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NDLR – Lire sur le même sujet :
TRAITÉE COMME DES MOINS QUE RIEN!
Une famille québécoise revient au pays.

Mesquin et si canadien…

J’ai lu votre article « Et mes gougounes, bordel ? » (31 décembre 2004) où
vous sembliez avoir la critique bien facile envers des Québécois choqués qui,
après avoir survécus au raz-de-marée tragique survenu la semaine passée,
demandait un service décent de la part de notre ambassade et consulats en
Thaïlande.

Imaginez ces Québécois unilingues (autant dire des culs-terreux) voulaient
être servis en français ! Quel concept rétrograde ! Ils auraient voulu des
vêtements et un nécessaire de toilette ce que les représentants canadiens
unilingues anglais en Thaïlande n’auraient su leur fournir. Quel culot de la
part d’unilingues français!

Et c’est bien sûr la faute à ces geignards de Québécois (sans doute des
indépendantisses).

Peu importe si les ambassades et consulats canadiens sont assujettis à loi
sur les langues officielles et tenus d’offrir un service dans les deux langues
officielles. Enfin, il y a cette échappatoire du « là où la demande est
importante » et les ectoplasmes journaleux montréalais qui attaquent les gens
qui ont le courage de se plaindre du mauvais sort réservé au français
n’encouragent évidemment pas cette demande.

Notez également que le soutien d’urgence est une des principales missions
(mentionnées en premiers) des consulats et ambassades canadiennes selon le
gouvernement canadien :

http://www.voyage.gc.ca/main/living/can_cant-fr.asp

« Situations d’urgence

  • Aider à organiser une évacuation en cas de guerre, de soulèvement civil ou
    de catastrophe naturelle.
  • Aider en cas d’urgence médicale ou de décès et fournir une liste de
    médecins et d’hôpitaux de la région.
  • Réconforter et aider les victimes de vol ou d’autres incidents violents.
  • Aider à localiser des personnes disparues et des enfants enlevés. »

Mais je comprends, on ne peut plus se plaindre du mauvais service du
gouvernement canadien au regard des tragédies que subit sans cesse le monde.
Plus jamais en Thaïlande, plus jamais au Québec. Car, si on suit votre
écrivaillon et qu’on compare ces réclamations à la mort, au SIDA, au choléra qui
a tout moment frappe quelque part dans le monde, comment encore oser demander à
ce qu’on soit servi correctement par ses représentants dont c’est la mission et
l’obligation ? Et en plus en français ! Toujours à se plaindre alors qu’on meurt
dans le monde ! Il faut à jamais se taire. N’oublions pas que si ces Québécois
traumatisés et démunis de tout et qui devaient rentrés dans un pays froid n’ont
pas été servis en français, ils ne le sauront pas un autre jour en Thaïlande (et
encore moins là où le Canada enjoint ses citoyens à contacter les consulats
australiens ou britanniques, mais jamais français, suisses ou belges [1])

Puisque la langue n’a aucune importance, je propose que la diplomatie
canadienne ne s’exprime plus que dans une seule langue : le français. On verra
combien de temps il sera possible à des plumitifs d’écrire dans leur feuille de
choux que les Canadiens anglais ne sont que des geignards qui ont le culot
d’exiger d’être servis en anglais.

Salutations dégoûtées,

Patrick Andries ( hapax@iquebec.com )
Sault-de-Roxton
(Québec)

[1] « En vertu d’un accord qu’ils ont signé, le Canada et l’Australie
offrent aux ressortissants de l’autre pays des services consulaires dans
plusieurs pays tiers. à l’heure actuelle, les bureaux du gouvernement du
Canada fournissent des services consulaires aux ressortissants
australiens dans 19 villes, et les Canadiens peuvent obtenir ces
services auprès des bureaux de l’Australie dans 21 autres villes. Les
Canadiens peuvent par exemple s’adresser aux consulats généraux de
l’Australie à Honolulu (Hawaï) et à Bali (Indonésie) pour obtenir des
services consulaires. En cas d’urgence, ils peuvent également demander
de l’aide aux bureaux du gouvernement britannique dans les pays où le
Canada n’a pas de bureau résident. »


http://www.voyage.gc.ca/main/foreign/can_offices_desc-fr.asp

(Le 1er janvier 2005)

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