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QUÉBEC URBAIN ET L’OQLF


Québec urbain et l’Office québécois
de la langue française (OQLF)


Le ras-le-bol d’un Québécois

Il y a deux semaines, le propriétaire
d’un carnet Internet s’est vu sommé par un employé de l’OQLF d’utiliser
uniquement le français dans son site. à la lecture des quelques articles à ce
sujet, j’ai été particulièrement frappé par le ton outragé de l’internaute et
par la virulence des propos tenus à l’égard de l’OQLF et de son employé. Les
recherches qui ont suivi m’ont mené à une réflexion sur notre société québécoise
et canadienne qui va au-delà de ce simple incident.

Revoyons un peu les faits. Un citoyen se
serait plaint à l’OQLF que le carnet de M. Vachon contient des éléments en
anglais. Il faut le préciser, et c’est tout à l’honneur de M. Vachon, que, dans
sa facture visuelle, le carnet Québec urbain pourrait passer pour une
page Web du site de la Ville de Québec. Après vérification, le fonctionnaire est
informé qu’il s’agit d’un site privé, mais décide malgré tout d’écrire une note
au propriétaire, indiquant qu’il s’agit d’une infraction à la loi, ce qui est
faux. Cette mention standard est-elle un automatisme, ou une façon maladroite de
faire progresser l’utilisation du français sur Internet ? Cela ne change rien
aux faits. Et que l’on tergiverse sur la formule utilisée pour « demander » de
franciser ces éléments ne nous avance à rien non plus, car à mon avis le
résultat aurait été le même. Outré, M. Francis Vachon fait appel aux médias et
utilise toutes les tribunes à sa disposition pour faire connaître son
indignation, dont un article sous la plume de M. Fabien Deglise (On ne badine
pas avec la langue
, « Le Devoir », 19 septembre 2003) et un de M. Michel
Dumais (Quand L’OQLF affiche sa méconnaissance d’Internet,
Branchez-vous.com
, 18 septembre 2003). Bien que l’article de M. Deglise
affiche un ton plus neutre que celui de M. Dumais, qui manque nettement
d’objectivité, on ne fait pas dans ces articles le tour de la question.

Malgré les excuses de M. Gérald Paquet,
du Service des communications de l’OQLF, l’occasion était trop belle. Il fallait
en finir avec cet « individu qui pense que le monde entier lui est dû sans qu’il
aille (sic) à faire le moindre effort fasse finalement un effort : il dépose une
plainte officiel (sic) à l’OQLF » et avec ce « fon-fon de l’état québécois payé
40000-50000$ [qui a] pris le temps d’écouter/lire la plainte, de l’accepter, de
faire les démarches pour entrer en contact avec la ville, puis avec [lui] et
cela dans le but de […] dire des sottises. » (Carnet Québec urbain de
Francis Vachon, 17 septembre 2003,

http://www.quebecurbain.qc.ca/2003/09/17.html
). Et M. Vachon ajoute : « Si
je comprends bien le texte de loi
, les NAZIs de l’OQLF ne peuvent
rien contre moi car en tant que visiteurs, vous n’êtes pas des consommateurs.
Par conséquent, mon site est une conversation privée entre vous et moi et, au
plus grand désarroi des ayatollahs de la langue, il est (encore) permis de
parler anglais sur le territoire du Québec. […] Considérant le nombre de

carnetiste


virtuel
(sic)

québecois

(sic)
citant


d’autre


carnet


anglophone

(sic)
sans


fournir


de


traduction
, je
crois que les tontons macoute (sic) du gouvernement ont de quoi justifier leur
salaire pendant de nombreuses années! ».

Pourquoi la bourbe d’un fonctionnaire de
l’état a-t-elle exacerbé ce citoyen au point d’alerter les journalistes et de
tirer à boulets rouges sur le fonctionnaire, l’OQLF et les politiques
linguistiques du Québec ? Une simple visite des sites personnels de MM. Dumais
et Vachon permet de mettre toute cette histoire en perspective.

D’abord, soulignons l’étroite
collaboration entre M. Vachon et M. Dumais, qui travaille aussi au Devoir.
Dans ce quotidien, ce dernier publiait en 2002 un article (www.ledevoir.com/2002/10/07/10674.htm),
dans lequel il vante les mérites de « Francis » et de son Québec urbain.
Par ailleurs, dans son site personnel (http://www.micheldumais.com/archives/000091.html),
M. Dumais se demande « pourquoi un journal comme Le Soleil ne donne pas
la parole à quelqu’un comme Francis et son Québec urbain. Comme
chroniqueur sur la Ville de Québec, on ne fait pas mieux. […] Les ‘gensses’ de
Québec, faites donc une campagne en faveur de Francis comme chroniqueur au
Soleil
. » Il semble que les portes du Devoir soient grandes ouvertes
pour transmettre les doléances de M. Vachon à la population.

Revenons à l’OQLF et à Québec urbain.
Dans l’article de M. Dumais, Branchez-vous.com (18 septembre 2003,

http://www.branchez-vous.com/actu/03-09/07-295101.html
) et site personnel (http://www.micheldumais.com/archives/000494.html),
celui-ci se limite à critiquer l’OQLF pour sa « méconnaissance totale de la
dynamique d’Internet » et à se faire le perroquet de M. Vachon en tentant de
ridiculiser le fonctionnaire. Cette démarche n’a rien à voir avec le souci
d’informer, notamment sur l’aménagement linguistique et les droits linguistiques
de la majorité francophone du Québec. Mais la palme revient au site de
M. Vachon, citoyen persécuté par l’état québécois, dans lequel il nous livre,
dans son texte du 27 janvier 2003, le vrai côté de sa personne (http://francis.vachon.net).

Dans ce texte de moins de 2 pages, que
j’ai joint à ce document, on retrouve l’ensemble de tous les préjugés face au
Québécois et la nette conviction de l’auteur de la supériorité des anglophones.
Je n’ai jamais vu en si peu de lignes autant de mépris et un tel ramassis de
préjugés. Alors qui vient nous parler de nazis ? La philosophie nazie repose
justement sur la supériorité d’une race, un concept qui n’a aucune légitimité
dans le monde scientifique contemporain. Pourtant, en lisant le texte de
M. Vachon, on serait porté à croire que sa perception du Québec est largement
inspirée de cette philosophie.

Ce texte à lui seul explique bien le
tapage médiatique des mésaventures de son auteur et ses réactions démesurées.
Mais comment un réactionnaire peut-il trouver un écho dans un quotidien comme
Le Devoir
? Avec des contacts bien sûr. M. Vachon critique la presse au
Québec, mais il l’utilise allègrement par le biais de certains journalistes qui
font leurs choux gras d’histoires comme celle-ci sans se poser une seule
question. Et c’est ça qui est inquiétant. Est-ce que quelqu’un s’est donné la
peine de connaître le mandat de l’OQLF et le travail des conseillers, ou de
souligner l’apport indispensable de l’organisme dans la société québécoise ?

M. Vachon trouve la presse québécoise
trop de gauche, moi je la trouve simplement biaisée. On a raison de critiquer la
presse au Québec : M. Dumais est justement de la trempe de journalistes qui
contribuent à la piètre qualité de l’information (la désinformation) que nous
recevons et à discréditer le milieu journalistique.

La malhonnêteté de M. Vachon n’a d’égal
que le manque de probité intellectuelle de M. Dumais. Un soit-disant journaliste
qui se fait le porte-voix d’un réactionnaire en manque de publicité. Dans son
papier, M. Dumais cite M. Vachon : « Et on s’étonne ensuite que l’OQLF soit
caricaturé un peu partout dans le monde, à cause de ces interventions
ridicules ». D’abord, cet énoncé est faux, à moins que pour ces internautes le
monde se limite à leur cercle social. Les initiatives d’aménagement linguistique
du Québec sont citées en exemple dans de nombreux pays multilingues dans le
monde.

Dans l’article de M. Deglise (http://www.ledevoir.com/2003/09/19/36487.html),
on apprend par ailleurs que M. Vachon est webmestre pour les Forces armées
canadiennes. Ce qui explique aussi un certain nombre de choses. J’ai moi-même
travaillé pour la fonction publique fédérale à Ottawa pendant plusieurs années
et je la connais très bien. Les Forces armées canadiennes, tout comme la
fonction publique fédérale, constituent un milieu propice au développement d’une
culture de dénigrement du Québec.

M. Vachon est un parfait exemple de la
réussite des politiques propagandistes fédérales. Fier porte-parole de la
majorité anglaise du pays qui se livre à un dénigrement institutionnalisé du
Québec. Il nous confie dans son texte qu’en 1995, à 20 ans et avec probablement
rien à perdre, il fréquente le camp du « OUI », et 8 ans plus tard, avec un
emploi comme webmestre pour les Forces, il a évolué, il est devenu fédéraliste,
et il a même appris à mépriser le Québec. Quelle évolution ! à force de côtoyer
les milieux fédéraux, on finit inéluctablement par mépriser le Québec français.
D’où le paradoxe du Québec qui, avec un pouvoir politique limité et sans
contrôle sur ses leviers économiques, est aux prises avec une minorité
linguistique bénéficiant de l’appui de la majorité canadienne et de tout son
appareil politique.

« L’évolution » de M. Vachon illustre très bien le problème auquel fait face le
Québec : il se heurte à ses propres citoyens lors de toute tentative
d’affirmation nationale et lorsque vient le temps de faire respecter les droits
linguistiques de la majorité. Sous de constantes accusations de racisme et de
xénophobie, la question linguistique est devenue un sujet tabou. La situation
réelle du français au Québec est occultée par les médias et toute tentative de
faire progresser le français est rapidement étouffée, au nom de la paix
linguistique. Il ne faut surtout pas déplaire au Canada anglais ni aux tenants
du bilinguisme !

Les Richler, Galganov, Johnson, Dion et
Copps de ce pays ont beau se complaire à dépeindre les nationalistes québécois
comme des fascistes xénophobes, en fait, dans ce pays, est raciste tout ce qui
n’est pas fédéraliste.


Se souvient-on de M. David Levine, cet anglo-montréalais livré en pâture aux
ultrafédéralistes d’Ottawa au moment de sa nomination comme président-directeur
général de l’Hôpital d’Ottawa, non pas parce qu’il est juif, on ne tolère plus
l’antisémitisme, mais parce qu’il s’est associé aux souverainistes.
L’anti-séparatisme, ça c’est bien. (Voir l’article de M. Alain Dubuc, Le mal
canadien
, publié dans « La Presse » du 23 mai 1998,

http://www.vigile.net/fedprov/dubucmal.html
)

Si on laisse pour un instant la vision réduite de MM. Vachon et Dumais, on se
rend tout de suite compte que les questions linguistiques sont plus que jamais
d’actualité, dans les états américains et en Europe. L’UNESCO parraine une
démarche visant à faire adopter la Déclaration universelle des droits
linguistiques de 1996 par l’ONU pour qu’elle devienne une Convention
Internationale des Nations Unies. Le Québec est tout à fait dans le ton.

La survie du français en Amérique est loin d’être assurée et à cause des
politiques fédérales et des campagnes de dénigrement, elle ne le sera jamais. Il
y a toujours deux poids deux mesures. Un fédéraliste fanatique étale sur la
place publique la somme de ses préjugés et son ignorance en des termes qui
s’apparentent à de la propagande haineuse, c’est tout à fait acceptable, mais
impossible de revendiquer des droits pour la majorité francophone sans être
raciste ou xénophobe. Que l’Outaouais québécois soit coupé du reste de la
province en écoutant la radio d’état française « Ontario-Outaouais », rien à
redire, c’est la meilleure façon de s’assujettir toute une région. Même les
fonctionnaires provinciaux de cette région sont convaincus que la Charte de la
langue française ne s’applique pas dans leur coin de pays. Manifestement, tout
est mis en oeuvre pour imprégner les Québécois de la bonne pensée fédéraliste,
grâce à Patrimoine Canada notamment. Et ce n’est pas tout.

Alliance Québec a démoli un à un les
principaux articles de la Loi 101 grâce aux subventions du fédéral. Le
gouvernement de ces Dion et Copps qui, à l’étranger, vantent les mérites de la
Loi 101, remet près de 1 M$ à l’organisme chaque année, dont une bonne part sert
à contester la Loi 101 devant les tribunaux.

La Loi 101 est un mal nécessaire. En
matière d’accès aux écoles anglaises notamment, le Québec n’a pas à
subventionner sa propre assimilation. D’ailleurs, malgré la loi, il est toujours
possible d’aller à l’école anglaise, il suffit d’aller à l’école privée. Dans ce
cas, vous serez peut-être heureux d’apprendre que, dans la plupart des écoles
privées anglaises, l’état québécois subventionne quand même sa propre
assimilation à 60 %.

à quel titre peut-on condamner toute initiative de défense de la langue
française ? Il suffit de regarder autour de nous : à Montréal par exemple, les
villes fusionnées ont déjà entrepris de rendre bilingues des arrondissements
jadis francophones, pour des votes, les votes de la minorité anglo-québécoise et
allophone qui a permis l’élection du nouveau gouvernement provincial. Oups,
c’est vrai, depuis un certain discours, d’une certaine personne, il y a des
réalités que l’on ne peut plus dire.

Que M. Vachon aime les Canadiens anglais
et la culture canadienne, grand bien lui fasse. Mais pourquoi se sent-il obliger
de dénigrer le Québec ? Cette attitude arriviste témoigne du succès de la
politique fédérale.

Le Québec est différent par sa langue et
sa culture, et il le demeurera. Je ne ferai pas ici la liste des réalisations
culturelles québécoises d’envergure internationale, mais j’aimerais simplement
souligner que le Québec, avec 20 % de la population canadienne, est à lui seul à
l’origine de 80 % de la production culturelle de ce pays, malgré le « sérieux
handicap » que représente le fait de parler français. Au-delà de la langue, le
Québec ne se contente pas d’adopter bêtement la culture américaine.

M. Vachon a raison de critiquer la
piètre qualité de certaines émissions télévisuelles et radiophoniques. Le
Québec, comme le reste du Canada, a son lot de médiocrité mais, évidemment, à
l’en croire, la médiocrité anglaise a nécessairement plus de classe que la
médiocrité française. Même chose pour le journalisme. Du mauvais journalisme est
toujours meilleur en anglais. Pauvres Québécois privés de l’information des
journaux américains ou canadiens, nombrilistes mais qui ont l’avantage d’être de
droite. Je suis polyglotte, et si je ne lis pas les journaux canadiens et
américains, ce n’est pas parce que je ne lis pas l’anglais, c’est qu’ils ne
sont, pour la plupart, d’aucun intérêt.

Le Québec n’a probablement rien de bon à
offrir à M. Vachon. N’empêche qu’il lui permet de bénéficier d’un des meilleurs
niveaux de vie de la planète. Malgré ce qu’on en dit, les Québécois sont plus
riches en payant plus d’impôt que la plupart des Canadiens, un autre cliché qui
a la vie dure chez ceux qui croient au « modèle ontarien ». L’objectif ne
devrait pas être de payer le moins d’impôt possible, mais d’obtenir le maximum
de services pour chaque dollar. C’est ça le modèle québécois. Un modèle qui ne
plaît manifestement pas aux nouveaux riches et aux parvenus démunis de toute
conscience sociale.

Le Québec est une société sociale démocrate, et son peuple est accueillant,
tolérant, ouvert et non violent. C’est ça le Québec d’aujourd’hui. On s’excuse
d’être différent, de parler français, on veut faire plaisir à tous. Ensuite, on
laisse des gens comme M. Vachon nous salir sur le Web et des journalistes
répéter ces saletés. Pendant ce temps, on condamne un fonctionnaire qui fait un
peu de zèle pour favoriser l’utilisation du français au Québec.

être coupable de défendre la langue française au Québec, quel crime pour ces
deux réactionnaires ! Que connaissent-ils des droits linguistiques des peuples ?
Il est bien plus aisé de manger dans la main de la majorité méprisante que de se
lever avec la minorité pour s’affirmer en tant que peuple et comme culture. Oui,
culture, cette chose qui fait cruellement défaut à la plupart de ceux qui
dénigrent le Québec francophone pour bien paraître auprès de ceux qui ne rêvent
que d’une chose : supprimer les droits naturels du Québec et voir les Québécois
fléchir sous le dictat de la haute société canadienne.

M.A.

Montréal

Texte (non
corrigé) extrait du site personnel de M. Francis Vachon (
http://francis.vachon.net
) :

"janvier 27, 2003

Je travail pour la Défense nationale en
tant qu’employé civil. Mon milieu de travail est composé à 20-25% de
canadien-anglais. De plus, nous avons constamment des étudiants anglophones à
l’école navale située sur les terrains du complexe navale de Québec, là où je
travail.

J’ai donc la chance de côtoyer des
canadiens-anglais de partout et de tous les « niveaux » de la société. Un
officier supérieur de Vancouver, une jeune recrue de Toronto. Des officiers
juniors de Saskatoon, Oshawa. Des officiers mariniers, des matelots, des
capitaines.

Et chaque fois que je compare « change
pour change » un canadien-français et un canadien-anglais, c’est (presque)
toujours le Canadien-anglais qui l’emporte. Entre un matelot de 1ere classe qui
est technicien de radar anglophone et un matelot de 1ere classe technicien de
radar francophone, c’est automatiquement l’anglophone qui a la conversation la
plus intéressante, qui a l’air le moins colon, le moins habitant. Entre un
capitaine de corvette canadien-français et un capitaine de corvette
canadien-anglais, c’est toujours le Canadien-anglais qui a le plus de prestance,
qui s’exprime le mieux, qui est le plus renseigné sur la politique
nationale/internationale.

Le Québécois moyen lis le journal de
Montréal ou de Québec tout en ridiculisant ceux qui lisent le Devoir (C’est
suspect d’être un intellectuel au Québec), écoute TVA et TQS. Ne lui demandez
surtout pas de s’informer dans un média qui n’est pas québécois mais, s’il le
fait, ce sera via le Monde Diplomatique ou Libération, deux quotidiens français
de gauche. Il ne comprend pas l’anglais alors impossible pour lui de lire un
journal canadien, américain ou anglais. Même chose pour Internet : il ne
s’informe que sur Canoë <http://www.canoe.qc.ca>. Et ça, c’est SI, et seulement
SI, il s’informe. Le Québécois est au mieux informé par des médias homogènes de
gauche, au pire et généralement aucunement informé.

Lors de la soirée référendaire de 1995,
j’étais au Colisé de Québec. Le clan du « oui » y était, nous suivions les
résultats sur l’écran géant.

Nous avons perdu.

J’ai eu mal. J’ai vu des gens tristes,
j’ai vu mon amie pleurer. L’image de cette larme roulant sur sa joue et de ses
si jolis yeux humides resteront gravés dans ma tête longtemps.

Alors?

Depuis les presque huit ans qui me
séparent de ce moment, j’ai évolué. Le problème, c’est que j’ai l’impression que
le Québec a fait du surplace..

Je m’égare en parlant d’indépendance?
Pas vraiment. Le canadien-français est un paresseux qui attend toujours tout du
gouvernement. Il veut que le gouvernement dirige sa vie, ne lui donne plus aucun
choix. C’est moins fatigant pour lui comme cela. Le canadien-français est devenu
lâche, apathique. « On est peut-être pauvres mais au moins on est honnêtes». Je
ne veux pas vivre dans une société qui pense comme cela. Né pour un petit pain,
le Québécois? Oui, car il n’est pas assez travaillant pour tenter d’avoir mieux.
Je ne veux pas d’un Québec souverain si c’est pour être dirigé par un
gouvernement paternaliste qui a des brebis comme citoyens. « Gouvernement de
l’état québécois : montres-moi la voie », semble être le credo du
canadien-français.

Un seul exemple rapide et facile : QUI a
demandé au gouvernement d’avoir un quota de musique francophone à la radio?
Cette imposition fait que le canadien-français moyen entend encore et toujours
que des artistes mauvais (et subventionnés par MES impôts) qui ne passeraient
JAMAIS à la radio dans un marché où la libre concurrence serait de mise. Les
artistes se ressemblent tous pour être sûr de pouvoir « passer » à Rock-matante,
le seul type de radio commercialement viable dans un marché qui se fait imposer
des quotas musicaux. Un Rockeur, éric Lapointe? Aux états-Unis, il serait
considéré comme « pop ». Le canadien-français moyen n’entend rien d’autre que du
commercial bonbon à la radio (et les inévitables « talk-show » qui viennent en
bonus) et en vient à penser que Gabrielle DesTroisMaisons est une artiste ayant
du talent. N’oubliez pas que Michelle Richard, Pierre Lalonde et Les Clacelles
ont connu leurs heures de gloire. Seul un marché comme le Québec permet ce genre
d’aberration. Tous décriaient l’absence de liberté de presse de l’URSS. Mais que
penser d’un état qui ne permet pas à une station de radio de jouer la musique
qu’elle veut? Et le colon de Québécois ne s’offusque pas de cela.

Le principe est le même pour la
télévision. N’oubliez jamais que La Poule aux oeufs d’ors est toujours dans le
top 10 des émissions les plus regardées au Québec. N’oubliez jamais cela.
Jamais.

Le canadien-français écoute le brunch de
maman Dion, aime éric Salvail, Jean-René Duffault. Seulement au Québec?

Oui, le Canada-anglais a lui aussi des
quotas. Mais ils sont beaucoup moins restrictifs qu’ici. C’est ce nivellement
par le bas, doublé d’un gouvernement qui veut penser pour nous (on appelle ça le
« modèle québécois) » qui fait du Québécois un colon."

(Le 9 octobre 2003)


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