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QUI? QUI? QUI?

Qui ? Qui ? Qui ?

Lettre ouverte à l’ex-hockeyeur Guy Carbonneau




Texte partiellement publié dans L e Soleil de Québec du 5 juin 2002

Réf. : « Une loi pour
tous »
(http://www.cyberpresse.ca/soleil/editorialistes/bbreton/bbre_202050103712.html).

Extrait : « Trop de
gens regardent uniquement leurs intérêts personnels et perdent de vue la
fragilité de la langue française. Le plus récent exemple est celui de Guy
Carbonneau, l’ex-entraîneur adjoint du Canadien de Montréal, et de son épouse
Line Boivin. Deux Québécois francophones qui ont fait leurs études en français
mais qui estiment néanmoins que leur fille aurait dû avoir le droit de
fréquenter l’école publique anglaise, à son retour de Dallas. »


M. Carbonneau,

Bien que j’aie quitté mon fauteuil de spectateur des joutes de la ligue
depuis belle lurette, j’appréciais la qualité de votre jeu lorsque vous jouiez
au sein de l’équipe professionnelle montréalaise de hockey.

Cependant, il me faut dire aujourd’hui que votre ignorance, votre étroitesse
d’esprit, votre sens civique leucémique enfin (sens à ne pas confondre avec le
traditionnel «esprit d’équipe») ainsi, il faut bien le dire, que votre mauvaise
foi me renversent littéralement.

Nul n’exige de vous un bagage intellectuel propre à vous faire comprendre le
Québec par le détail, sociologiquement et/ou politiquement. Toutefois, à titre
de simple citoyen, à titre tout banalement de fils de la collectivité
québécoise, il n’était certes pas excessif chez vos concitoyens de s’attendre de
votre part à un minimum de respect et d’intelligence de la fragilité inhérente à
la vie publique au sein du seul état français des Amériques.

Or vous vous conduisez bien plutôt comme une diva, dont les caprices
personnels ne peuvent en aucun cas souffrir les contrariétés de l’existence.
Eussent-elles, ces « contrariétés », été conçues dans l’objectif de la
protection, de la promotion et du mieux-être d’un peuple tout entier. Vous
semblez vivre en vase clos sinon carrément sur une autre planète, M.
Carbonneau ; visiblement vous semblez estimer, en effet, que les choix
fondamentaux d’une société doivent s’incliner devant vos préférences immédiates,
par ailleurs fort discutables et, je crois, ‘solidement’ irréfléchies.

Car enfin (si vraiment votre conscience sociale devait se montrer
rigoureusement incapable d’évoluer), les écoles anglaises privées non
subventionnées, et vous le savez fort bien, pullulent à Montréal…

M. Carbonneau, consécutivement à tant d’ignorance et de mépris pour votre
propre famille nationale, culturelle et linguistique, il ne faudra pas vous
étonner si un jour prochain, oyant votre nom, vos soeurs et frères québécois se
grattassent subitement le crâne de leur annulaire en s’écriant :

« Qui ? Qui ? Qui ? »

Mais ne vous découragez pas pour si peu. Il est à parier que le gouvernement
(le même qui jadis envoya son armée mâter le Québec et qui aujourd’hui nous
inonde de sa propagande à coups de centaines de millions de $$$, dans des formes
illégales par surcroît) vous proposera éventuellement un siège dans ce
sanatorium nommé Sénat canadien. Vous y seriez sans doute bien confortable et au
chaud auprès d’authentiques « compatriotes » tels… Jean-Louis Roux ou Jean
Lapointe,
*
voire peut-être même votre certainement grand copain Serge Savard. « Quand
même!
», aurait enchaîné le tant regretté Lelièvre, on sait patiner
là-dedans…

Et pourquoi tant d’honneur, demanderez-vous ?
Mais pour « service rendu à la nation », pardi !

Mes salutations consternées, concitoyen.

Jean-Luc Gouin

Petite-Rivière-Saint-François
Peregrin@Q-bec.com
1
er
juin 2002

* Bien que le grand ami Félix
d’icelui ait été, on s’en convaincra depuis sa tombe de Saint-Pierre de l’Isle
d’Orléans, totalement retourné par cette nomination immédiatement agréée par
l’intéressé, et dans les larmes de la reconnaissance encore…! Non, Guy :
Félix, ce n’est pas le p’tit frère de Madonna. N i celui de René-Charles dans
les concoctions d’azote. Et croyez m’en : ce n’est pas à l’école anglaise que
Christina en apprendra davantage sur le sujet…



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