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NAÎTRE FRANCOPHONE DANS LA CAPITALE DU CANADA

NAÎTRE FRANCOPHONE DANS LA CAPITALE DU CANADA
L’absurde bureaucratie !

Une de mes filles est venue au monde à l’Hôpital Général d’Ottawa. Née d’un
père à deux nationalités, belge et canadienne et d’une mère belge, elle jouit
aussi de deux nationalités. Pour rester Belge, ce qu’elle veut, elle doit en
faire la demande expresse et signer une déclaration avant ses 28 ans. Comme il
se doit, en bonne administration, elle est obligée, pour ce faire, de fournir
quelques documents. Le certificat de naissance est naturellement un papier
exigé.

On a donc entrepris les démarches nécessaires. On avait demandé un certificat
en français. Ce certificat, après une longue attente, à cause de la grève des
fonctionnaires en Ontario au printemps dernier, est arrivé en anglais.

L’Ambassade de Belgique refuse ce certificat en anglais. Il faut qu’il soit
rédigé dans une des trois langues officielles de la Belgique, néerlandais,
français ou allemand. Cela me semble légitime.

Et la descente aux Enfers a commencé: de bureau en bureau, de téléphone en
téléphone, de refus en refus […]. Pas moyen d’obtenir ce certificat en
français! On s’est informé auprès d’Impératif français, auprès d’ACFO Ottawa,
auprès de l’ombudsman de l’Ontario, à l’Office des affaires francophones de
l’Ontario, à l’Hôtel de ville d’Ottawa, auprès de l’Ordre des traducteurs
terminologiques et interprètes agréés du Québec […].

Une première solution semblait en vue. L’Ambassade de Belgique accepte le
certificat «Déclaration de naissance vivante» (qui est la traduction officielle
du «Statement of Live Birth») s’il est rempli et signé par le bureau du
Registraire de l’Ontario. On avait obtenu ce formlaire vierge en français à
l’Hôtel de ville d’Ottawa. Autre refus du Registraire. On ne peut même pas
déposer une plainte que l’Hôpital Général a soumis un formulaire anglais à des
francophones car, au moment de la naissance, il n’y avait pas de lois les
obligeant à le faire. Il nous reste une solution: soumettre ce document en
anglais à un-e professionnel-le, membre de l’Ordre des traducteurs. On remettra
le texte anglais à une personne habilitée. On lui donnera le texte français
officiel du gouvernement ontarien. Cette personne copiera ce texte français,
signera, inscrira son numéro et on payera. Il faut arrêter d’y penser tellement
que c’est absurde.

Morale de cette histoire: il est compliqué de naître francophone à
Ottawa.

Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Gustaaf Schoovaerts,
Professeur honoraire de UQO,
Cantley

(Le 4 septembre 2002)


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