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CONTRE LES «CHICKEN WINGS»

Le texte suivant de Mme Catherine Tasca extrait du journal Libération du
lundi 2 septembre 2002 doit servir d’occasion pour les francophones de partout
au monde pour s’opposer à l’offensive des autorités européennes d’imposer
l’anglais à l’encontre de la diversité linguistique et culturelle. Vous
trouverez donc à la fin de l’article du journal Libération l’adresse de la page
Internet publiant la liste alphabétique des députés avec leur adresse
électronique que nous vous invitons à utiliser afin de faire connaître votre
opposition au renoncement linguistique français et au recours à l’anglais comme
langue commune européenne. (Jean-Paul Perreault, président du Mouvement
Impératif français.)

CONTRE LES «CHICKEN WINGS»

La France refuse de se battre contre l’étiquetage en anglais des denrées
alimentaires. Un renoncement linguistique supplémentaire.

Contre les « chicken wings ».

Par Catherine TASCA (ancienne ministre de la Culture et de la Communication)

La Commission européenne a l’intention de lancer une procédure contre la
France si celle-ci continue de faire étiqueter les denrées alimentaires en
langue nationale. Adieu ailes de poulet, bonjour « welcome » les « chicken wings
». Cela n’est qu’un aperçu de la routine européenne.

Technocrates fascinés par l’eldorado américain et marchands obnubilés par les
profits du commerce mondial ont partie liée pour imposer sans le dire le recours
à l’anglais et mener une guerre larvée contre la diversité linguistique.

Jacques Toubon ne m’en voudra pas de rappeler que j’avais largement préparé
avant mars 1993 la loi qu’il a fort heureusement menée à terme le 4 août 1994
pour l’usage de la langue française. Si nous naissons de plus en plus
consommateurs avant que d’être citoyens, il n’en demeure pas moins que la langue
est un des « fondamentaux » de toute culture nationale et de toute capacité de
création originale. Le destin d’un pays n’est pas écrit dans la mondialisation
des profits ni dans la banalisation de la communication. La vitalité de sa
langue est sa meilleure marque de fabrique. Le rappeler est aujourd’hui souvent
brocardé et classé au rang des archaïsmes.

Jusqu’où irons-nous dans le renoncement ?

Déjà le gouvernement auquel j’appartenais a cédé du terrain à deux reprises
et je n’en suis pas fière. Il a publié deux textes, l’un en 2001 autorisant à
remplacer le français par des pictogrammes et une mention en anglais, l’autre en
2002 substituant le mot « Master » à l’orthographe Mastaire ou Mastère comme si
nos diplômes universitaires pouvaient s’en trouver valorisés ! J’ai résisté, en
vain.

Chacun sait que malgré la construction européenne, malgré les annonces de nos
ministres successifs de l’éducation nationale, l’enseignement des langues n’a
guère progressé dans notre pays. à commencer d’ailleurs par celui du français,
pourtant si nécessaire à la République. Est-ce pour faire oublier cette
insuffisance que dans ce même pays on trouve parmi les élites tant de zélateurs
du parler français . Ne pourrions-nous pas avoir l’ambition de faire avec nos
jeunes concitoyens ce qui est banalité dans tant de foyers africains où la
pratique est courante d’au moins deux langues nationales, celles des parents
souvent d’origine différente, et d’une langue « internationale » ?

Avec la nouvelle offensive des autorités européennes, il y a là une belle
occasion de s’exprimer et d’agir pour tous ceux qui se sont retrouvés unis il
n’y a pas si longtemps dans la défense de la diversité culturelle, et de sa
condition nécessaire, la défense par chacun des pays de l’Union de son droit à «
l’exception culturelle ». Il y a là pour le nouveau gouvernement l’occasion de
mettre en pratique des déclaration électorales qui ne lui ont pas si mal réussi.
Courage !

*******
Liste alphabétique des députés de l’Assemblée nationale française avec leur
adresse électronique. Nous vous recommandons fortement de leur faire part de vos
observations :

http://www.assemblee-nationale.fr/12/tribun/comm3.asp

(Le 2 septembre 2002)


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