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TROIS QUESTIONS A BOUTROS BOUTROS-GHALI

mercredi 21 février 2001, 11h14

TROIS QUESTIONS A Boutros Boutros-Ghali

LE CAIRE, 21 fév (AFP) – Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de
l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1997, a exercé les
fonctions de secrétaire général de l’ONU de 1992 à 1996 et avait participé
à la négociation des accords de Camp David signés entre l’Egypte et Israel en
1979. Diplomate, juriste et universitaire, il est l’auteur de nombreux ouvrages.

Q. Comment envisagez vous l’action de l’organisation internationale de la
Francophonie?

R. "C’est surtout une machine pour défendre la diversité culturelle,
le plurilinguisme qui fait partie de la richesse du patrimoine de l’humanité.
Le plurilinguisme est aussi important que le pluripartisme pour la démocratie
nationale. La francophonie, en défendant la langue française, défend aussi
d’autres langues. Nous préparons le sommet de la francophonie à Beyrouth en
octobre 2001 et allons tenir le 20 mars prochain à Paris une réunion entre
francophonie, lusophonie et hispanophonie (…).

J’ai conclu des accords de coopération avec l’Organisation de l’Unité
africaine (OUA), avec la Ligue arabe, avec la Conférence islamique, les Nations
Unies, la FAO et nous avons fait des opérations conjointes, par exemple pour
les élections aux Seychelles".

Q. Quels sont vos moyens pour la francophonie?

R. "Je n’ai pas l’appui de l’opinion publique française qui n’est pas
interessée par la francophonie, mais il y a tellement d’attentes de la part
des Etats les plus divers pour cette organisation que cela donne un autre
souffle. (…) La France est peut être plus intéressée par les problèmes
de l’euro et de l’Union européenne. Certains considèrent la francophonie
comme une nébuleuse, une formule néo-colonialiste, ce qui n’est pas vrai.

Il ne s’agit pas de combattre l’anglais, qui est une langue internationale.
Lorsque nous essayons de créer des inforoutes francophones, ce n’est pas
tellement pour entrer en compétition avec les inforoutes anglosaxonnes mais
pour offrir une aide à des jeunes qui ne possèdent que le français.

Pour l’arabe et le français il faut un minimum de réciprocité. Le
français est une seconde langue dans les pays arabes et il faut essayer de le
maintenir. Mais combien de classes enseignent l’arabe en France? Dans les 20 ou
30 prochaines années vous allez avoir entre 2O et 25 millions de nord-Africains
et d’Arabes en Europe. Il faut réfléchir à ces problèmes dès maintenant et
la francophonie peut servir de cadre".

Q. Que pensez-vous des difficultés du monde arabe?

R. "Je ne sous-estime pas ces difficultés. Le monde arabe a obtenu
son indépendance dans les années 60. Il y a une véritable communauté qui
existe aujourd’hui, qui n’existe même pas en Europe, mais que nous n’arrivons
pas à institutionnaliser. J’ai enseigné dans toutes les universités du
monde arabe sans difficulté.(…) On a interêt à renforcer la Ligue arabe,
parce qu’on a besoin d’organisations régionales en ce moment, face à la
faiblesse des Nations unies".

(Ce texte extrait de Yahoo France nous a été communiqué par notre
correspondant M. Eugenio Borel eugbor@sol.racsa.co.cr
)


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