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REGARD ALLEMAND SUR LA FRANCOPHONIE

REGARD ALLEMAND SUR LA FRANCOPHONIE
La France : la lutte pour la langue du Web

L’article suivant de Lothar Schnitzler, traduit en français, est extrait
du magazine économique allemand Wirtschafts Woche
(

http://wiwo.de/WirtschaftsWoche/Wiwo_CDA/0,1702,10692_70099,00.html
)

LOTHAR SCHNITZLER

émoticon 🙂 ? Non, merci. Selon le Journal officiel, le bulletin
d’information du gouvernement, il faut désormais parler de frimousse. De
même « chat » se retrouve sur la liste noire. Le chien de garde
linguistique français propose « causette »

Mais aucun internaute ne parle de « causette ». Tchatche, en argot
marseillais, le mot désigne un brin de causette, s’impose largement sans
bénédiction officielle. Et l’officieux « mél » (de l’anglais « mail »
lui-même d’origine française) est en concurrence avec le mot courriel,
création des internautes québécois.

Révolution du Web : la communauté des internautes crée son propre
vocabulaire Internet en concurrence avec des institutions comme la
vénérable Académie française ou les nombreuses commissions de
terminologie ministérielles.

Dès 1975, une loi imposait l’utilisation de la langue française dans les
modes d’emploi, marques de commerce et dans la publicité. Avec
l’apparition d’Internet, les défenseurs de la langue ajoutèrent une
nouvelle loi à l’édifice. En 1994, la loi dite Toubon (d’après le
ministre de la culture de l’époque-là, Jacques Toubon) prévoyait des
amendes allant théoriquement jusqu’à 3.700 euros, ainsi que des peines
potentielles de détention.

Au cours des cinq dernières années, la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression fraudes a effectué
environ 40.000 contrôles et a dressé 5.000 contraventions. Parmi les
slogans publicitaires et noms de produit problématiques : ceux du
consortium de télécommunication Alcatel («Architects of an Internet
world») ou du holding nucléaire Areva ("The real future") ou encore de
Philips et de ses Flat-TV.

Depuis lors, l’industrie s’est accommodée de la loi. « Nous faisons tout
pour communiquer avec des termes français » explique le porte-parole de
Lycos Europe, Guillaume Jourdan. Les fournisseurs d’accès Internet ne
peuvent de toute façon pas trop se permettre d’anglicismes car leurs
clients se plaidraient vite de leur charabia. Selon un sondage de
l’Institut Sofres près de 93 pourcent des Français sont en faveur des
lois linguistiques.

Sur les « Home pages », pardon les pages d’accueil, de
Dicomoche (
http://perso.wanadoo.fr
),
Langue française (
http://www.chez.com/languefrancaise
)
Baffes (
http://baffes.citeweb.net
),
Impératif français (
https://www.imperatif-francais.org
)
les Français, les Québécois [Canadiens en allemand], les Belges et les
Suisses s’évertuent à inventer les néologismes les plus originaux.
Ainsi, pour émoticon, on trouve en sus de frimousse les propositions
suivantes : binette, emoticone ou souriard ; pour le CD-ROM, dion
(disque optique numérique) ou disques laser côtoient l’officiel cédérom.
Pour «Firewall» les Français proposent «barrière de sécurité» ou «pare-feu».

D’autres questions ? Cliquez sur les FAQ (Frequently Asked Questions) —
FAQ comme dans Foires aux questions ;

http://wiwo.de/WirtschaftsWoche/Wiwo_CDA/0,1702,10692_70099,00.html

(Traduction libre… Ce texte extrait du groupe de discussion
langue-fr@yahoogroupes.fr nous a
été expédié par notre
correspondant M. Patrick Andries)

(Le 26 décembre 2001)


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