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MISE AU POINT

MISE AU POINT

Par Bernard Raoult, Président d’EduFrance(*)

Au milieu de très nombreuses réactions favorables d’enseignants et
d’étudiants au texte édité le 26 juillet 2000 sur le site internet
d’EduFrance, concernant la mobilité étudiante, quelques réactions
d’incompréhension concernant le français(**) nous incitent
à faire le
commentaire suivant. Attention tout d’abord aux extraits sélectifs, le
texte d’EduFrance sur la mobilité est un tout : en extraire des morceaux
choisis aboutit à en tronquer le sens.

L’une des missions centrales confiées à Edufrance est qu’un plus grand
nombre d’étudiants étrangers viennent faire une partie de leurs études en
France dans de bonnes conditions d’accueil, avant de retourner ensuite dans
leur pays d’origine. Ces échanges participent au rayonnement de la France
et à son rôle dans le monde. Or pour le moment beaucoup d’étudiants
étrangers ne viennent pas … Et ne viendront jamais si nous ne tentons
rien d’autre que ce qui était fait jusqu’à maintenant !

Il peut y avoir plusieurs raisons, mais la langue est un obstacle qu’il
serait irréaliste de ne pas reconnaître. En effet, les difficultés
linguistiques de nombreux étudiants étrangers sont réelles, elles résultent
du fait que dans beaucoup de pays l’apprentissage du français n’est pas au
programme de leurs études secondaires. Il ne faut pas se voiler les yeux,
l’anglais est choisi (imposé…) comme langue étrangère. Tous les étudiants
que nous rencontrons dans leur pays nous le disent.

Même si en de nombreux endroits des enseignants, des Alliances Françaises,
font un travail admirable, le nombre d’étrangers touchés reste très faible
par rapport à la population étudiante mondiale.

Que penser par exemple d’un flux annuel de 300 étudiants indiens en France
en provenance d’ Inde, un pays d’un milliard d’habitants ?… Une telle
situation est-elle satisfaisante ? On pourrait aussi évoquer la Chine et
bien d’autres régions du globe…

Dans ces conditions, comment la France peut-elle continuer à rayonner si le
grand nombre des étudiants, à l’étranger, ignore qui elle est, faute de n’y
être jamais passé ? Internet ne suffit pas pour connaître le monde…

Notre objectif est d’aider les étudiants étrangers à venir un temps en
France pour un parcours universitaire de qualité et bien évidemment il ne
faut rien renier d’essentiel, il ne s’agit pas de tirer un trait sur
l’apprentissage de la langue française, c’est tout le contraire qui est
affirmé ! Il faut simplement tenter une approche différente pour contourner
l’obstacle linguistique préalable, lorsqu’il existe. De grâce, pas de
mauvais procès idéologique, comme si nous partions en croisade en faveur de
l’anglais, au détriment du français, qui peut croire cela sérieusement ?
C’est absurde !

En revanche, pourquoi se priver d’utiliser un temps l’anglais si cela peut
faciliter la venue de certains étudiants étrangers ? En parallèle,
aidons-les en France à compléter leur connaissance de notre langue. Qui
pourrait croire qu’un bon étudiant, motivé pour venir en France, resterait
insensible à notre langue ? Bien des pays européens ont déjà adopté cette
approche pragmatique, il faut le savoir.

Et puis, ne croyez-vous pas que, le français, cela s’apprend naturellement
lorsqu’on est en France, parce qu’on y goûte aussi la culture et la vie de
notre pays ? Le bain culturel et linguistique vaut tous les cours
théoriques ou du moins il les complète de façon décisive. Encore faut-il
avoir osé venir en France… Nous souhaitons aider les étudiants étrangers
à avoir le "désir de France" et à le réaliser. C’est pourquoi nous
plaidons
pour qu’ils rencontrent un minimum d’obstacles linguistiques préalables.

14 décembre 2000
Bernard Raoult
Président d’EduFrance

* Agence publique qui a pour mission d´attirer des
étudiants étrangers en
France.
** Ces propos apparaissent ci-dessous.

6 mesures à prendre si l’on veut AUGMENTER DE FAçON SIGNIFICATIVE LA
MOBILITE ETUDIANTE en provenance de l’étranger dans l’enseignement
supérieur français

Par Bernard Raoult, Président d’EduFrance

(…)

3 – D’autre part, il faut créer au plus vite des cursus tout ou partie en
langue anglaise dans toutes les formations, c’est possible dans le cadre de
la loi actuelle et relève de l’initiative des établissements. C’est une
mesure décisive pour augmenter significativement le nombre d’étudiants
étrangers, en provenance notamment des grands pays d’Asie (Inde, Indonésie,
Japon, Chine, etc) et d’Amérique du nord; prévoir en parallèle un
enseignement accéléré de Français langue étrangère (FLE). Loin de
s’opposer
à la défense de la langue française, cette mesure est la seule qui puisse
contrecarrer à grande échelle les obstacles rédhibitoires de la barrière
linguistique; l’extension de cette mesure à l’Espagnol est également à
encourager (cf Amérique latine et du nord); le séjour en France et le bain
linguistique et culturel sont les meilleurs garants de l’apprentissage de
notre langue par les étudiants étrangers.

4 – Ne pas faire de la connaissance de la langue française une condition de
la délivrance du visa à un étudiant étranger lorsque la discipline va être
enseignée en Anglais ; des instructions en ce sens devraient être données
aux postes diplomatiques par le Ministère des Affaires étrangères, en
accord avec le Ministère de L’éducation Nationale; la réglementation
spécifique pour l’entrée des étrangers en 1er cycle doit notamment être
modifiée. L’appréciation du niveau requis pour la langue de travail, qu’il
s’agisse du Français ou de l’Anglais, relève des établissements, les tests
appropriés existent.

(…)

26 juillet 2000
Bernard Raoult
Président honoraire de l’université de Cergy-Pontoise
Président d’EduFrance

***********************************

L´adresse électronique d´éduFrance est: edufrance@edufrance.fr
Source: http://www.edufrance.fr/fr/datas/b-agence/pres-frame.htm

(Le 10 janvier 2001)


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