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LES « AJUSTEMENTS SALARIAUX »

LES « AJUSTEMENTS SALARIAUX »
Le législateur donne le mauvais exemple.

La Commission de l’équité salariale a fait paraître récemment une
annonce dans les quo­tidiens portant sur les « ajustements salariaux ». Elle
a aussi publié un dépliant dans lequel on lit : « Au plus tard le 21
novembre 2001, tout employeur assujetti doit, selon le cas, avoir déterminé
si des ajustements (sic) salariaux sont requis (sic) dans son entreprise ou
avoir complété (sic) un programme d’équité salariale. »

Le législateur, à l’occasion de l’adoption de la Loi sur l’équité
salariale, utilise un terme incorrect. Le mot « ajustement », dans l’
expression « ajustements salariaux », est un calque de l’anglais dénoncé
depuis longtemps. Pourquoi a-t-il fait un tel choix? A-t-il utilisé ce terme
sans même s’interroger, tenant pour acquis qu’il était correct? S’il avait
consulté le
Grand dictionnaire terminolo­gique de l’Office, il aurait appris qu’il
devait écarter le mot « ajustement » et opter plutôt pour rajustement,
révision ou modification des salaires, selon le contexte.

Est-ce à dire que, depuis que cette loi a été adoptée en 1996, soit
il y a cinq ans, personne ne s’est interrogé sur le mot « ajustement » au
ministère de la Justice et que les gardiens de la langue, quelque part dans
la fonction publique, en ont fait autant? N’est-il pas temps en 2001 que le
ministère de la Justice s’adjoigne des linguistes, les consulte et tienne
compte de leurs avis afin d’éviter de propager un vocabulaire incorrect?
L’état doit aussi soigner la langue de sa publicité. Il aurait été préférable
d’écrire, dans la phrase précitée, que l’employeur doit avoir déterminé si
des rajustements salariaux sont néces­saires dans son entreprise ou avoir
mis au point un programme d’équité salariale.

ASULF – Association pour le soutien et l’usage de la langue française

(le 6 décembre 2001)


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