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LE BILINGUISME EST PLUS PRÉSENT À QUÉBEC QU’À OTTAWA

LE BILINGUISME EST PLUS PRéSENT à QUéBEC QU’à OTTAWA
Un jeune étudiant ontarien fait sourire les commissaires des états
généraux
sur la langue.

Le texte suivant est extrait de La Presse du lundi 19 mars 2001

Laura-Julie Perreault, La Presse

http://www.cyberpresse.ca/groups/public/documents/convertis/puba_p1043152.hcsp

Paul Dobrowolski, un Ontarien d’origine polonaise de 23 ans, a commencé hier
son mémoire intitulé Le Canada bilingue : le rêve de Trudeau, l’échec de
Trudeau à la commission des états généraux sur la situation et l’avenir de
la langue française au Québec.

Les touristes anglophones ont parfois peur de s’aventurer au Québec. Pour
leur prouver qu’ils ont tort, un jeune Ontarien a décidé de mener une
enquête pour le moins originale, en se transformant en voyageur qui exigeait
des services dans la langue de la minorité au Québec et en Ontario. Son
constat: le bilinguisme est davantage de mise à Québec et à Montréal, qu’à
Ottawa.

Les chiffres qui figurent dans la thèse de baccalauréat du jeune
politologue
de l’Université McMaster, ne laissent pas de doute à ce sujet.
Sur les 37 personnes qu’il a interrogées dans la Vieille Capitale, 94,6% lui
ont répondu «dans un anglais aussi bon que le mien», témoignait hier Paul
Dobrowolski, devant la Commission des états généraux sur la situation et
l’avenir de la langue française. à Montréal, ce chiffre s’élevait à 97,5%.
Mais dans la capitale canadienne, «qui se vante souvent d’être bilingue», le
nombre a chuté à 37%. à Niagara Falls, 83,7% des gens auxquels il a causé
ont répondu par un cavalier «I don’t speak French!» (je ne parle pas
français!) et seulement 7% ont pu lui fournir des renseignements dans un
français clair.

Dans la Ville reine, l’accueil en français n’était pas beaucoup plus
généralisé. Environ 20% des 51 personnes rencontrées ont pu lui donner de
l’information dans la langue de Félix Leclerc.
«Trudeau a dit: le Canada sera bilingue ou il ne sera pas. Moi, je peux dire
maintenant que le Canada n’est pas bilingue et qu’il ne le sera jamais», a
lancé l’étudiant de 23 ans, qui a appris le français dans le cadre d’un
programme d’immersion à Chicoutimi. «J’y suis tombé en amour avec la langue,
la grosse bière et les filles», a-t-il ajouté en rigolant.
Les conclusions de sa thèse, selon lui, vont à l’encontre des idées
préconçues, véhiculées dans les médias anglophones du pays. «Quand j’ai
parlé à des Ontariens de mes résultats, ils m’ont dit que j’étais fou et que
j’avais subi un lavage de cerveau au Québec», riait le jeune Dobrowolski. Le
jeune homme s’installera bientôt à Québec, où il entreprendra une maîtrise
en sciences politiques à l’Université Laval.

(Ce texte nous a été communiqué par notre correspondant M. Daniel Duclos)

(Le 19 mars 2001)


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