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L’ASSIMILATION GUETTE LES FRANCOPHONES

L’ASSIMILATION GUETTE LES FRANCOPHONES
«Est-ce qu’on s’est battu pendant 10 générations au Canada pour finir
assimilés? » (Jean Poirier)

Catherine Gagné, Journal de Cornwall

Plusieurs personnes ont bravé la pluie verglaçante pour aller entendre ce qu
’avait à dire Jean Poirier, l’invité du dernier Déjeuner-échange tenu le
jeudi 29 novembre, sur la situation des francophones en Ontario. Les 15
minutes accordées n’étaient visiblement pas suffisantes pour cet homme qui
milite pour la francophonie depuis plus de 30 ans.

M. Poirier a déploré la situation des francophones hors Québec qui se font
de plus en plus assimilés et a indiqué que les résultats du recensement fait
par le gouvernement du Canada durant la dernière année, allait certainement
en faire état. «Qu’est-ce que le recensement va dire? ça va dire que l’
assimilation des francophones hors Québec va encore augmenter. Entre 1971 et
1991, l’assimilation a augmenté de 33 % des Franco-ontariens. Est-ce qu’il y
a un francophone en quelque part qui est capable de me convaincre qu’une
augmentation d’assimilation de 33%, c’est normal?», a-t-il questionné.

Selon lui, les francophones de partout à l’échelle mondiale vivent les mêmes
choses et il a rappelé que ceux dans l’est de l’Ontario n’étaient pas seuls.
«La plupart des communautés francophones à l’échelle internationale sont
dans la même situation que nous, un groupe minoritaire avec une majorité qui
ne comprend pas pis qui dit, dans toutes les langues internationales: what
do the French want?», a indiqué M. Poirier.

Jean Poirier a poursuivi en mentionnant son grand étonnement, à son arrivée
à Cornwall, lorsqu’il est venu travailler comme directeur des communications
au Bureau de santé de l’est de l’Ontario, de constater à quel point les
francophones n’étaient pas visibles dans la ville. « Ce qui m’a frappé quand
je suis arrivé à Cornwall, c’est le peu d’évidence, à part dans le Village,
du nombre de francophones qui s’y trouvent. L’héritage francophone, le
nombre de francophones qui sont toujours francophones, pour moi c’est
beaucoup trop caché pour le nombre que vous êtes», a déploré le président de
l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) de Prescott-Russell.

M. Poirier a expliqué la situation financière précaire que toutes les ACFO
régionales ainsi que l’ACFO provinciale vivent en ce moment. Le financement
des gouvernements diminue à chaque année. « à l’ACFO provinciale, il y a 3
employés à temps plein et 1 contractuel pour desservir un demi-million de
francophones en Ontario. Le gouvernement, de par son insensibilité, autant
fédéral que provincial, est en train de tuer la francophonie», a déploré l’
invité conférencier.

Selon lui, une seule façon permettrait d’assurer aux jeunes un avenir en
français. Il estime que tous les conseils scolaires francophones du pays
devraient s’asseoir à une table avec le gouvernement fédéral afin d’
instaurer dans les écoles un programme d’animation culturelle intense, à
même le curriculum. M. Poirier a, du même souffle, déploré le peu de
connaissances qu’ont les jeunes sur la culture francophone.

Jean Poirier a terminé en lançant un appel aux francophones de travailler
ensemble afin de réserver notre langue. «Est-ce qu’on s’est battu pendant 10
générations au Canada pour finir assimilés? Il faut travailler main dans la
main. Je dois dire aux francophones: regardez la vérité de ce qui se passe
devant nous», a-t-il conclu.

Le prochain déjeuner-échange aura lieu le jeudi 31 janvier avec comme
invitée conférencière, Mme Dyane Adam, commissaire aux langues officielles.

éditeur : Journal de Cornwall
Courriel : jcornwall@eap.on.ca

(Ce texte nous a été communiqué par notre correspondant acadien M. Michel
Belliveau m.belliveau@ns.sympatico.ca )

(Le 13 décembre 2001)


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