CONSUL GéNéRAL DU CANADA à
NEW YORK
Infraction à la Loi sur les
langues officielles.
Le 22 septembre 2001
Lhonorable Stéphane Dion
Président du Conseil privé
Chambre des Communes
Ottawa Ontario K1A 0A6
Monsieur le ministre,
à la demande de lhonorable Lloyd Axworthy, alors ministre
des Affaires étrangères, M. Jim Crandlemire, directeur des opérations et de
la politique des ressources humaines audit ministère ma informé, par la
lettre du 21 avril 1997, que
a) la connaissance de la deuxième langue officielle sera
un préalable aux affectations dans le cadre du service extérieur, aux
affectations à des postes supérieurs à ladministration centrale et à lavancement
au groupe EX et dans ce groupe même; et
b) les nouveaux chefs de missions ne pourront être
envoyés à létranger sils nont pas suivi la formation requise.
Interrogé par un journaliste de Radio-Canada dans le cadre
de lémission Matin Express du 19 septembre sur le nombre de Canadiens
portés disparus lors de lattentat contre le World Trade Center de New-York
le 11 septembre précédent, M. M. B. Phillips, Consul général du Canada à
New-York, a été incapable de répondre en français. Il a donné toute son
entrevue en anglais, en infraction à la Loi sur les langues officielles.
Puisque M. Phillips est incapable de parler français,
doit-on conclure que le ministère des Affaires étrangères a jeté à la
poubelle la politique énoncée par M. Crandlemire en 1997, et est revenu aux
directives émises en 1983 et 1984 par M. Marcel Massé, alors quil était
Sous-secrétaire détat aux Affaires extérieures ? Par ces directives,
convient-il de rappeler, M.Massé, sans amender la Loi, lavait rendue
inopérante dans les missions à létranger.
Par ailleurs, comme vous le savez certainement, M. Robert
Bourassa, quon ne peut accuser davoir été un séparatiste québécois,
a fait du français la langue officielle du Québec en 1975. Comment M.
Phillip et les autres ambassadeurs et consuls généraux unilingues anglais
peuvent-ils parler au nom des Québécois alors quils ne parlent pas la
langue officielle du Québec ? à moins que vous nadmettiez pas quun tel
mépris de notre langue et une telle arrogance à notre égard ne soit la
confirmation que le gouvernement fédéral soit une puissance coloniale vis-à-
vis du Québec.
L-Hubert Leduc
Aylmer, Québec