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UNE FLEUR SÉCHÉE

Publié le 28 janvier 1999 dans le «Voir» (édition de Québec)
ainsi que –
sous le titre: "Le Lis dans le lisier" – dans le «Fil des événements» de
l’Université Laval.

UNE FLEUR SéCHéE

On pense à Noël des semaines avant le présumé événement, on prépare les Pâques,
on anticipe la Fête des mères et des pères, on souligne celle des secrétaires, on
commémore le Jour des femmes et on «fébrile» enfin à la Saint-Valentin. Pas un seul
journal (et surtout pas «The Gazette») ne passe sous silence la Saint-Patrick que les
Irlandais célèbrent dans la langue… de leur Conquérant, et ce dans la plus grande
ville française d’Amérique… Nos calendriers comme nos agendas – bilingues for sure en
Québec, unilingues in the bilingual ROC (comme les circulaires commerciales) – nous
rappellent même, le plus souvent, le "Independance Day" des étatsuniens…

On a un gouvernement souverainiste qui dissimule l’Indépendance dans les deux
pénultièmes lignes d’un occasionnel et quelconque discours d’un premier ministre qui
semble bien aise de gérer une province. Et on a en symétrie, baignant dans le lis/ier
rouge-canada, son vis-à-vis qui feint de s’en offusquer…

Au cours de l’Histoire, des millions de femmes et d’hommes ont souffert, terriblement,
et parfois donné leur vie, pour les couleurs de leur peuple. Or c’était, aujourd’hui le
21 janvier ( http://www.smartnet.ca/users/vigile/nav/drapeau.html
), le Jour du Fleurdelysé. Mais chez nous, visiblement, celui-ci reste loin, quant à nos
préoccupations, derrière notamment cet autre tissu qui ponctuellement nous libère des
affres de ce traditionnel rhume de début d’année. La Fête nationale du pavillon
québécois ne fait même pas le poids face à l’Halloween ou le Thanksgiving…

Mais qui est cet hurluberlu qui aurait prétendu que les Québécois constituaient une
véritable Nation..?

Jean-Luc Gouin
Saturnie@videotron.ca

Quelque part dans le triangle sans lune entre la colère bleue, le baroud d’honneur et
l’hypocondrie.

Ce 21 janvier 1999, comme de bien entendu.


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