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L’OLF À SHAWVILLE, QUÉBEC !

L’OLF à SHAWVILLE, QUéBEC !

Une agente de l’OLF expulsée de Shawville

SHAWVILLE (PC) – Les responsables de l’Office de la langue française (OLF) assurent
qu’ils ne sont pas intimidés par les résidants de Shawville qui ont récemment expulsé
une inspectrice de l’organisme hors de leur ville majoritairement anglophone.

Le directeur de l’OLF, Richard Baril, a assuré que ses agents se représenteront dans
cette petite ville de 1500 habitants, située à 80 kilomètres au nord-ouest d’Ottawa,
pour poursuivre leur travail et compléter les inspections.

Toutefois, le premier ministre Jean Chrétien s’en est mêlé, mercredi dernier, en
disant que les anglophones de Shawville ne devraient pas être forcés de se conformer à
la loi québécoise sur la langue. "Ils ne devraient pas être visés par cette loi
parce que les citoyens de cette partie du Québec sont anglophones depuis des
générations et ils devraient se sentir à l’aise chez eux", a opiné le premier
ministre, dans la langue de Shakespeare.

M. Baril a expliqué que l’Office enquête présentement sur l’incident survenu le 17
juin, alors que l’inspectrice Lucie Couvrette a été expulsée de Shawville après
qu’elle ait pris des photos d’un commerce dont les affiches étaient rédigées
exclusivement en anglais, ce qui est illégal.

Mme Couvrette a averti la copropriétaire d’un H&R Block, Lynn Wilson, que ses
affiches étaient illégales parce qu’elles n’étaient pas bilingues et que,
nécessairement, le français n’était pas prédominant sur celles-ci.

Mme Wilson a alors demandé à Mme Couvrette de s’en aller et s’est dépêché
d’avertir les propriétaires d’autres commerces de la ville de sa présence. Accompagnée
du maire et d’autres gens du village, Mme Wilson l’a ensuite poursuivie en prenant des
photos d’elle.

M. Baril s’est porté à la défense de son inspectrice, mercredi, en disant qu’elle ne
faisait que son travail. Il s’est aussi dit confiant que les citoyens de Shawville sont
des gens raisonnables et qu’ils permettront à l’OLF de poursuivre son travail.

Refusant malgré tout de modifier ses affiches, Mme Wilson a promis de reprendre des
photos du prochain inspecteur qui se présentera à son commerce. Elle refuse de se sentir
coupable parce qu’elle parle anglais au Québec. "Je ne suis pas une citoyenne de
seconde classe", s’est-elle insurgé.

M. Baril a précisé que si les gens de Shawville continuent à ignorer la loi et
refusent de payer leurs amendes, il devra faire parvenir leur dossier au bureau du
procureur général.

© La Presse Canadienne, 1999


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