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L’OFFICE DE LA LANGUE FRANÇAISE SE DÉSAGRÈGE.

Même sous le PQ, l’OLF continue se désagrèger. D’ailleurs que fait le PQ pour la
langue française ? Des états généraux qui espérons ne seront pas bidons pour calmer
des militants que Bouchard a réussi à amadouer depuis quatre ans ?

Patrick Andries
PAndries@iti.qc.ca

Article du Devoir

L’Office de la langue française se désagrège.
«Comptant naguère plus de 400 employés, l’organisme n’en a plus que 200.»

Pierre O’Neill
LE DEVOIR

Le samedi 1er avril 2000

Face au défi de francisation des milieux de travail, le
gouvernement a démissionné et il est en voie de saborder
l’Office de la langue française.

Le comité de francisation de la Fédération des travailleurs
du Québec en est venu à cette conclusion après avoir
constaté que le gouvernement, d’une année à l’autre, a fait
subir une cure d’amaigrissement draconienne à l’OLF.

En moins de 20 ans, le gouvernement a imposé des
compressions qui ont obligé l’Office a réduire de 50 % ses
effectifs, qui sont passés de 406 employés en 1981 à
seulement 200 en 1999.

Sous le titre «Le français, enjeu collectif», un
documentdont Le Devoir a obtenu copie, le comité de
francisation de la FTQ lance un cri d’alarme à tous les
Québécois soucieux de l’évolution du français en milieu de
travail. «Au moment où nous commençons à récolter les
résultats positifs de nos collaborations avec l’Office,
allons-nous laisser saborder cet organisme par la démission
du gouvernement? Si le mouvement syndical et ses militants
et militantes de la francisation ne se portent pas à la
défense de l’Office, il y a un risque que le gouvernement ne
réinvestisse pas dans le maintien des ressources. Nous
sommes en droit d’affirmer que notre projet de société est
sérieusement compromis, faute de ces ressources
indispensables.»

Un porte-parole de l’Office de la langue française a
confirmé hier au Devoir l’authenticité des données mises en
lumière par les auteurs de cette étude, Suzanne Dupuis et
Lola Le Brasseur. Ces coupes impliquent essentiellement le
personnel de soutien, les professionnels et les cadres.

Pendant que l’on réduisait le budget de fonctionnement et
les effectifs de l’OLF, l’on augmentait sensiblement le
nombre de ses mandats. Ainsi, les quelque 3000 entreprises
qui détiennent un certificat de francisation doivent
maintenant produire des rapports triennaux, que le personnel
de l’Office doit évaluer et vérifier. L’on a aussi mis en
place de nouveaux programmes de promotion du français à
l’intention des petites et moyennes entreprises (PME). Le
gouvernement a également ordonné la mise en vigueur de
programmes de francisation des technologies de
l’information.

Les compressions budgétaires ont par ailleurs obligé l’OLF à
cesser la publication de son magazine Info-langues, qui
avait une diffusion restreinte mais qui fournissait une
somme inestimable de renseignements sur l’état de santé du
français, sur les travaux des chercheurs les plus connus,
sur les activités de l’OLF et sur les expériences des autres
pays de la Francophonie. Désormais, Info-langues prendra la
forme d’un magazine électronique et sera diffusé uniquement
sur le réseau Internet.

Il est arrivé dans le passé que les centrales syndicales,
dont la FTQ, critiquent la façon de faire de l’Office de la
langue française. Or, dans ce rapport, le comité de
francisation n’a que de bons mots à l’endroit de l’OLF. De
l’avis des auteurs de ce bilan, l’Office fait preuve
d’animation dans les entreprises, se met de plus en plus au
service de la francisation par des actions en prise directe
sur la réalité quotidienne. L’Office, peut-on y lire, agit
maintenant comme un guide soucieux des particularités de
chacune des entreprises et cherche à mieux soutenir les
efforts consentis.

Compte tenu des nouveaux obstacles à la francisation, telles
la présence étendue dans nos milieux de travail des
personnes immigrantes ne connaissant pas le français et la
francisation des nouvelles technologies de l’information, le
comité de francisation de la FTQ soutient que le défi
demeure entier.

Les experts de la FTQ croient être en mesure d’affirmer que
bien des irritants persistent et qu’il faudra continuer
d’insister sur la nécessité d’une action concertée. «Il est
maintenant clairement démontré qu’il n’y a pas de
francisation réelle et durable sans la participation
concertée des patrons, des syndicats et de l’Office.
Peut-être avons-nous cru, naïvement, que les principaux
acteurs allaient travailler tout naturellement à la
francisation. ça n’a pas été le cas et c’est encore loin de
l’être.»


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