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LES FAIBLES D’UN CHÂTEAU FORT

M. Philippe Borel
("M. Philippe Borel" Chateaufrontenac@fairmont.com)
Directeur général
Château Frontenac
Vieux-Québec, Québec

Les faibles d’un Château fort

Références

1 – « L’éclatant rejet de la langue française en Canada » (https://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2000-et-moins/fairmont-hotels–
resorts/canadian-pacific-hotels.html
)
2 – « L’unifol à lier » (http://www.vigile.net/00-2/jlg-unifolie.html)

La présente est une lettre qui fut d’abord acheminée le 3 courant à M. Borel et à ses deux adjointes identifiées ici en bas de page. Fidèle à mon intention exprimée au dernier alinéa, ce 14 juin je propose à Impé ratif français de la rendre publique. Puissent les lecteurs sensibles à la question en tirer leurs conclusions, et le cas échéant agir ou intervenir de congruente manière.

M. Borel,

à la lecture de ces lettres ouvertes, vous comprendrez aisément en quoi et pourquoi le Château s’est vu ciblé de mani ère critique par le soussigné.

Constat : le secteur de la Terrasse Dufferin est d’ores et déjà littéralement envahi par les drapeaux du Canada. Or vous ajoutez le ridicule à la démesure, sinon l’insulte à l’injure, en pavoisant systématiquement à votre tour le même symbole. Sauf erreur (ou transaction secrè te…?), votre établissement en est un à caractère privé: il ne s’agit donc pas d’une propriété publique. Aussi rien ne vous oblige à agir de la sorte, nonobstant vos propres choix idéologiques et partisans que de cette manière vous imposez indûment aux promeneurs environnants, à l’ensemble des touristes et enfin à votre propre clientèle. C’est petit, risible et surtout profondément irrespectueux à l’égard des Québécois.

Car si vous déployez également le Fleurdelysé en deux endroits précis autour dudit Château, c’est toujours pour le présenter bien balisé et «banalisé» (on aurait envie de dire: «en garde à vue») non seulement par la feuille d’érable mais bien, comble de l’arrogance, par le bleu blanc rouge étoilé des états-Unis… En subliminal – quoique fort explicitement – on aura compris que le Québec doit être reçu et entendu comme équivalent à un vague «état étranger», et ses couleurs se voir comparables aux armoiries… du Bonhomme carnaval. Visiblement le «vrai pays» est ailleurs… Ce qui au reste se voit parfaitement révélé par l’unifolié battant au vent sur les cimes de vos tourelles. En solitaire, bien sûr, et dominant l’espace dans toute sa superbe…riorité.

La Terrasse Dufferin est devenue un lieu infréquentable par excès d’«endoctrinement» au tissu rouge et blanc – tel un microbe en génération subite et massive. Or loin de constater ce phénomène et de vous en dissocier avec intelligence et jugement, vous en remettez… Votre attitude est révoltante.

J’ajouterai que je n’aurais sans doute pas apporté tant d’énergie à ce «dossier» si Mlle Christine Marcoux (relations dites publiques) ne s’était montrée si peu amène (jusqu’à me raccrocher brutalement la ligne téléphonique au nez!), il y a quelques mois, lorsque j’ai désiré lui exprimer tout bonnement et en toute courtoisie mon avis personnel devant cette «politique très politicienne» du Château – politique fort peu frontenaquoise au demeurant, on en conviendra. Et enfin, manières invraisemblables, vous dépassez largement les bornes de l’irrespect et du mépris en présentant un site inforoutier… unilingue anglais!* (http://www.cphotels.com/cp.asp?loc=fronten)

Puisse la présente vous faire réfléchir un tantinet, et notamment vous amener à saisir qu’une «maison» comme la vôtre ne peut sans coups férir et tenter d’embrigader l’esprit citoyen des gens qui de près ou de loin la fréquentent, et ignorer la langue même de Frontenac en personne.

En conséquence, et à moins que votre établissement ne révise – perceptiblement – son attitude dans les dix jours, cette lettre sera rendue publique dans les semaines à venir.

Mes consternées salutations.

Jean-Luc Gouin
Vieux-Québec, québec
Sec.ours@vif.com

Ce 3 juin 2000

* Il faut dire que M. Pierre Blum (pierre.blum@fairmont.com),un responsable de l’entreprise, m’a informé depuis qu’une version française desdits sites serait accessible très bientôt. Or je prends acte dans les toutes dernières heures [14-06-00] que des aires françaises (partielles) sont désormais ouvertes. Bon début.

C.C. (direction du Château Frontenac) :
Mlle Nancy Murray, directrice des Relations publiques ("Nancy Murray" Chateaufrontenac@fairmont.com)
Mlle Johanne Johnson, directrice adjointe ("Johanne Johnson" <Chateaufrontenac@fairmont.com>)


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