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LES EFFETS ANGLICISANTS DE L’UNILINGUISME ANGLAIS AU QUÉBEC

LES EFFETS ANGLICISANTS

DE L’UNILINGUISME ANGLAIS

AU QUéBEC

Hugo Saint-Hilaire
Impératif français

En soi, l’unilinguisme anglais ne peut être qu’anglicisant,
c’est-à-dire rendre de plus en plus anglais un environnement social partagé par des
francophones. Mais une telle situation existe-t-elle au Québec? L’unilinguisme
anglais existe-t-il au Québec, territoire dont la langue officielle est le français?

Force nous est de constater que oui: il y a des endroits au Québec,
comme par exemple sur l’Île de Montréal et dans l’Outaouais, où
l’unilinguisme anglais est omniprésent. Plusieurs municipalités affichent en
anglais seulement et refusent de se conformer à la loi en matière de signalisation
routière et d’affichage. Ainsi, les habitants francophones de ces endroits
majoritairement anglophones doivent vivre dans un environnement public anglicisant alors
qu’ils sont majoritaires au Québec.

L’origine du problème provient principalement d’un
bilinguisme officiel canadien qui ouvre la porte à l’unilinguisme anglais. Quelques
villes au Québec bénéficiant d’un statut bilingue persistent à n’employer
que l’anglais sur leur territoire, prétextant que leur statut bilingue les autorise
à l’unilinguisme anglais puisque leur population est majoritairement anglophone.
Pour ces municipalités, le bilinguisme n’est pas vu comme l’utilisation à part
égale de l’anglais et du français et encore moins avec prédominance du français,
mais comme la possibilité de pouvoir choisir l’anglais comme langue publique dans
une "province" française. Le bilinguisme anglais/français dans un Québec
très majoritairement habité par des francophones, extrêmement minoritaires en Amérique
du Nord, de plus en plus minoritaires au Canada et en voie de minorisation sur l’Île
de Montréal est donc, à l’usage, anglicisant pour les francophones,
puisqu’avec le temps, l’environnement social continental anglo-saxon assimile de
plus en plus la culture française. Avec l’habitude, s’installe l’idée que
cette situation est normale, donc acceptable.

Tiraillés entre deux forces, l’assimilation et l’agir-par-soi
(l’expression est de l’historien Maurice Séguin), deux
lois naturelles de la psychologie des peuples, les Québécois ne peuvent être
qu’attirés par les membres des autres cultures puisque nous sommes tous des êtres
humains: par-delà les nationalités nous partageons tous la même humanité. Mais par
ailleurs, les Québécois réagissent sainement lorsque vient le temps de protéger leur agir-par-soi
collectif en défendant la langue française, agir-par-soi qui, depuis 1760, a
été dramatiquement amputé par le conquérant britannique et dont ce qui en reste est
continuellement menacé.

« Coopération, oui; assimilation, jamais! » (Maurice
Duplessis)
même si « l’assimilation est une réalité de la vie » (Jean Chrétien). On ne saurait refuser les bienfaits de la collaboration,
mais l’histoire montre qu’un peuple s’expose à être exploité, dominé et
annexé lorsque son agir-par-soi collectif est faible. La valeur de la vie
individuelle est liée à la valeur de la vie collective
, et c’est exactement ce
que les tenants du bilinguisme institutionnel et de l’unilinguisme anglais au Québec
veulent déprécier et occulter pour parvenir à leurs fins en invoquant la défense de
leurs droits individuels pourtant respectés.

Les Québécois ne doivent pas être dupes, baisser leur garde et
relâcher leur vigilance s’ils veulent « être ». Aussi, dans le contexte du
peuple Québécois, peuple qui souhaite maintenir et développer son identité, le
bilinguisme institutionnel et l’unilinguisme anglais sur le territoire du Québec ne
sont-ils pas recommandables, et encore moins souhaitables.


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