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LE QUÉBEC, PROVINCE FRANCOPHONE ?

LE QUéBEC, PROVINCE FRANCOPHONE ?

Suite au texte de M. Poisson intitulé "les programmes d’anglicisation de la santé" publié sur votre site, je me permets de réagir car je trouve vraiment l’affaire scandaleuse.

Pourquoi le gouvernement québécois continue-t-il donc à subventionner dix- huit hôpitaux anglophones alors que l’Ontario ferme son unique hôpital francophone??? De plus, pourquoi construit-on un nouvel hôpital pour les anglophones à Montréal? La langue officielle du Québec n’est-elle pas le français?

A ce sujet, en particulier, je voulais faire quelques réflexions. La France et le Québec ont tous deux une seule langue officielle: le français. C’est-à-dire qu’en théorie, tout doit se faire dans cette langue. Or j’ai vraiment l’impression qu’il y a des différences énormes dans les faits. La France est vraiment francophone, c’est-à-dire que tout se fait effectivement en français. Tandis qu’au Québec, d’après ce que je lis, le français est loin d’avoir le rôle que son statut lui confère. En particulier , je trouve aberrant qu’il y ait des services publics (écoles, universtés, hôpitaux,…) où tout se passe… en anglais! D’autant plus qu’il n’y a aucune contrepartie dans le reste du Canada vu que le français recule partout (cf Mme Beaudoin).

Je sais que le Québec n’est pas la France mais, en tant que Français, je suis vraiment abasourdi par le fait que des institutions officielles fonctionnent en anglais sur une terre où la langue officielle est le français. C’est inconcevable en France! Et j’hésite presque à l’écrire tellement cela est évident…

En France, un anglophone n’a AUCUN droit. Il n’a pas plus de droits linguistiques qu’un germanophone, un italophone ou un arabophone. Contrairement au Québec, TOUS les immigrants se mettent au français en France. Même les anglophones! Et eux ont certainement plus de facilités que les Chinois, par exemple…

Comment voulez-vous, au Québec, réussir à assimiler massivement des immigrants au français quand on donne aux anglophones tout ce qu’il faut pour vivre en anglais? De même, pourquoi ces anglophones ne s’intègrent-ils donc pas comme les autres à la majorité francophone?

Un autre fait qui dépasse mon entendement est la proportion d’anglophones qui connaissent le français: 62 ‘est-à-dire qu’à contrario 38 16es anglophones ne connaissent pas le français, la langue officielle de la province dans laquelle ils vivent! En France, c’est aussi quelque chose d’inconcevable. Celui qui ne connaît pas le français y est complètement perdu! Comment des anglophones peuvent-ils vivre au Québec sans parler français? C’est tout bonnement incroyable!

En conclusion, il me semble que le Québec a vraiment intérêt à devenir rapidement un pays et à se séparer de ce Canada qui ne fait, me semble-t-il, que maintenir la pression en faveur de l’anglicisation. M. Bouchard, plutôt que de contruire des hôpitaux pour les anglophones, ferait mieux de renforcer le caractère français du Québec s’il veut un jour que cette province devienne (enfin!) un pays. Après toutes ces vicissitudes, on pourra vraiment dire qu’ils ne l’auront pas volé, les Québécois, leur pays…

Bien à vous

Grégoire Rostropovitch
rostropovitch.gregoire@lemel.fr

(Le 16 août 1999)


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