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LE FRANÇAIS REPREND DES COULEURS EN ALGÉRIE

LE FRANçAIS REPREND DES COULEURS EN ALGéRIE
Une excellente nouvelle nous est donnée par un communiqué de l’agence France Presse.

Sous le titre, "le français reprend des couleurs en Algérie",
l’article fait état de la reprise de vigueur officielle de la pratique
et de l’enseignement du français en Algérie.

Après tant de communiqués de reculs et d’abandons, cette heureuse
nouvelle devrait donner un peu de baume au coeur à tous les
francologues.

"samedi 10 juin 2000, 10h30

Le français reprend des couleurs depuis l’arrivée de M. Bouteflika

ALGER, 10 juin (AFP) – Le français, longtemps et farouchement combattu
par les ultra-nationalistes comme "langue du colonisateur", retrouve
sa vigueur en Algérie depuis l’élection en avril 1999 du président
Abdelaziz Bouteflika.

Cette langue, sur le point d’être boutée hors de l’école algérienne,
dominée par ces ultras avec l’introduction calculée de l’anglais qui
peut être choisi désormais au même titre que le français comme première
langue étrangère, est revenue par la grande porte.

Le ministre de l’Enseignement supérieur Amar Sakhri n’a pas hésité,
début mai, à opter pour "l’enseignement des langues étrangères", dont le
français occupe une large part, dans les universités de droit, de sciences
sociales et politiques, arabisées depuis 1984.

Cette décision a, de fait, enterré la loi sur l’arabisation de
l’Algérie, qui depuis le 5 juillet 1998, a institué l’usage exclusif et
obligatoire de la langue arabe dans le pays.

Le Front de Libération nationale (FLN), instigateur de cette loi du
temps où il était parti unique au pouvoir, a ouvertement accusé M. Sakhri de
vouloir remettre en selle le français.

Il a sonné le rappel des partisans de l’arabisation à outrance déjà
fortement ébranlés par l’attitude du président Bouteflika, qui peu de
temps après son élection en avril 1999, a brisé un tabou et passé outre à la
loi en s’exprimant en français à la télévision ou en public.

Autre entorse à la loi, la télévision d’état algérienne diffuse une
émission entièrement en français, "D’une rive à l’autre", destinée à
l’émigration, mais transmise simultanément en Algérie, et permet
désormais à ses invités de s’exprimer en français dans ses émissions.
L’arrivée au pouvoir du président Bouteflika a, en quelque sorte,
déclenché une "fronde" des partisans du français contre le diktat des
ultra-nationalistes, son exemple faisant des émules.

Usant de pragmatisme, les responsables politiques n’hésitent plus à
utiliser le français même dans des cérémonies officielles, au lieu de
peiner sur des textes en arabe classique que peu d’entre eux
maîtrisent, malgré une longue et laborieuse "répétition".

L’austère assemblée nationale, a même retenti, ces derniers temps,
d’interpellations en français de députés, sous le regard un peu
surpris mais tolérant de son président Abdelkader Bensalah, fin lettré
arabisant.

Lors de manoeuvres militaires aériennes, en mai, à Djelfa (sud
d’Alger) en présence du président Bouteflika, le commandant des forces aériennes
le général-major Mohamed Benslimani a prononcé un discours en français,
retransmis par la télévision d’état.

Lundi, une fillette, accueillant le président Bouteflika lors d’une
visite à Aïn Témouchent (ouest) et après lui avoir souhaité la bienvenue dans
un arabe châtié, a tenu à improviser une tirade en français déclamée avec
un accent impeccable.

M. Bouteflika a également donné son accord à la nomination, la semaine
dernière, du dramaturge algérien Slimane Benaïssa au Haut Conseil de
la francophonie dont l’Algérie ne fait pas partie.

Des écoles privées appliquent les programmes de France et préparent au
baccalauréat français que les candidats passent à Tunis depuis la
fermeture du lycée français d’Alger en 1995, en raison des violences islamistes.

Cette pérennité du français, qu’aucune décision administrative n’a pu
jusqu’à présent entamer, est confortée par une influente presse
francophone qui compte une vingtaine de quotidiens et plusieurs hebdomadaires,
alors que les télévisions françaises sont reçues par des millions de foyers
algériens.

(Ce communiqué nous a été transmis par Marceau Déchamps, dlf78@club-internet.fr )


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