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LE FRANÇAIS DOMINE AUSSI HORS DES CLASSES

Le français domine aussi hors des classes

La Presse du mardi le 5 octobre 1999 rapporte que, selon une étude universitaire sur
la Concentration ethnique et usages linguistiques menée dans vingt écoles
multiethniques de Montréal, « la plupart des conversations entre élèves dans les
cafétérias, les couloirs et les cours des écoles multiethniques de Montréal se
déroulent en français. C’est la principale conclusion d’une étude menée pour le
gouvernement du Québec par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’UQAM .
Entre 1996 et 1998, des membres de l’équipe ont passé quelques jours dans 20 écoles
françaises de l’Île de Montréal. Ils ont alors noté la langue employée par les
élèves lorsqu’ils échangent entre eux hors des classes. Dans chaque école primaire,
environ 1000 conversations ont ainsi été écoutées pendant une minute ou deux, tandis
que dans chaque école secondaire, ce nombre a dépassé 3000. Les élèves de langue
maternelle française sont minoritaires dans 14 des 20 écoles étudiées. Au niveau
primaire, selon les écoles, entre 68% et 99,7% des échanges observés se déroulaient en
français. Dans six écoles primaires sur dix, plus de 90 % des conversations se passaient
en français. Ce taux dépassait 80 % dans trois autres écoles. »

Toutefois selon l’article du journaliste André Pratte de La
Presse, « la domination du français dans les échanges informels des jeunes est moins
forte au niveau secondaire. Selon les écoles, entre 53% et 98% des conversations
étudiées avaient lieu en français. Cette proportion est de 70% ou plus dans six écoles
sur dix, mais se situe sous les 60 % dans deux écoles. »

Selon l’étude, les entrevues avec les élèves auraient révélé
qu’ils acceptent le statut du français comme langue commune au Québec, mais croient
aussi que l’anglais est essentiel à la réussite et tiennent à conserver leur langue
d’origine. «On s’en va vers une génération trilingue, qui va probablement parler
plusieurs langues, et pour qui le français sera la langue des échanges. Mais on ne s’en
va pas vers une génération qui va vivre juste en français », conclut la coordonnatrice
de cette étude, Mme Marie McAndrew.

Les conclusions du rapport affirment que « la recherche montre,
d’abord, qu’évaluée à l’aune des usages linguistiques prévalant entre
les élèves lors de leurs contacts informels hors de la classe, la francisation en milieu
scolaire montréalais va bon train. Dans tous les milieux, en effet, les données
d’observation montrent que le français domine, la plupart du temps nettement, que ce
soit face à l’ensemble des autres langues parlées à l’école ou dans sa
compétition, plus spécifiquement québécoise, avec l’anglais comme langue commune.
»

De plus, les conclusions ajoutent que « du fait d’un encadrement
pédagogique globalement adéquat et surtout de l’engagement du personnel scolaire,
les écoles étudiées représentent des milieux de vie où la place du français est
nettement supérieure à celle qu’elle occupe au sein des communautés dont sont
issus les élèves… »

Parlant des « discours alarmistes qui prévalent dans certains milieux
» qui font de la « concentration ethnique » en elle-même un obstacle à
l’intégration, l’étude mentionne que « c’est bien davantage la
composition ethnolinguistique des écoles qui est en jeu, et notamment la part relative
des groupes anglophones, anglicisés ou anglophiles (…) En effet, dans certains cas,
l’importance relative de l’anglais comme langue commune dans certaines écoles
est liée, non pas à la présence de la clientèle immigrante, mais à celle d’une
clientèle anglophone d’implantation ancienne qui choisit librement l’école
française. »

Le texte de La Presse remis par Daniel A. Duclos
D.duclos@sympatico.ca

Revu par Jean-Paul Perreault
Imperatif@imperatif-francais.org

(Le 5 octobre 1999)


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