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LA FIN DU CANADA FRANÇAIS

LA FIN DU CANADA FRANçAIS – J. Y. Thériault

« Le canadien français et son double" écrit par Jean Bouthillette 1972 : «
Dans la nuit de cette servitude intérieure, nous sommes devenus un peuple terrible
d’inexistence- de l’inexistence du colonisé…. »

En 1998, l’historien Yves Frenette a cru bon commencer sa "Brève histoire des
canadiens français", Boréal,1998…par cette phrase percutante : « Ce livre
raconte l’histoire d’un peuple qui n’existe plus ».

En 1999, c’est au tour de J.Y.Thériault, un prof de socio de la bilingual Ottawa
University, de publier « Francophones minoritaires au Canada ». On peut trouver des
extraits de son livre dans Le Devoir des 3-4 août…..

Voici quelques extraits du livre de Thériault:

« La fin du Canada français

« La francophonie minoritaire est grandement issue de la fin du Canada français.
Néanmoins, au point de vue identitaire, ces communautés sont constituées de nouvelles
réalités. En effet, depuis les années 1960, elles ont construit sur les restes du
Canada français à l’extérieur du Québec, de nouvelles identités que nous rassemblons
ici sous le terme général de francophones minoritaires du Canada. Elles se composent
aussi de nouvelles réalités structurelles, pour autant que l’organisation de la vie
quotidienne de ces communautés – largement structurées autour des institutions
religieuses nationales, avant 1960 – se reconstruit depuis lors à partir de logiques
laïques.

Au moins deux processus expliquent ces transfomations au tournant des années 1960.
D’une part, il y a eu l’émergence au Québec – foyer principal et historique du Canada
français – d’un nationalisme autonomiste et politique – le nationalisme québécois – qui
se substitue à la référence canadienne-française et qui en vient à exclure de cette
nouvelle référence nationale tous les Canadiens français hors frontières. L’ancien
Canada français à l’extérieur du Québec est dès lors contraint de se redéfinir, de
se doter d’une ou de plusieurs identités particulières.

D’autre part, le développement de l’état providence, dans le Canada de l’extérieur
du Québec, tout comme au Québec, a conduit au remplacement des institutions religieuses
du Canada français (écoles, couvents, hôpitaux, universités, etc.) par des
institutions étatiques ou laïques, obligeant par le fait même les nationalistes
canadiens-français à remiser leur antiétatisme séculaire. En raison de cette
transformation, l’organisation sociale de la vie quotidienne, ne put faire l’économie
d’un détour par l’état. Et, comme dans les provinces canadiennes – à l’exception du
Québec -, l’état provincial est majoritairement, sinon exclusivement – anglophone. (sic)
Ces communautés francophones furent alors contraintes à assumer un statut de minoritaire
».

Pierre Grandchamp http://pages.citenet.net/users/ctmx5332/

(Le 10 août 1999)


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