Rechercher
Close this search box.

LA BOURSE ET LE PAYS

LA BOURSE ET LE PAYS

La Bourse de Montréal était et demeure une filiale torontoise. Sur onze gouverneurs,
neuf personnes représentent des sociétés torontoises, une dixième une filiale d’une
société française. Lévesque Beaubien est la seule firme québécoise à la table.
Cette semaine Toronto a parlé.

Le président Lacoste a choisi de ne pas faire progresser la Bourse. Il préfère
échanger l’institution contre une promesse faite par Toronto. Si les prévisions ne se
réalisent pas, le Québec aura perdu un outil essentiel. On ne joue pas ainsi avec les
leviers nécessaires au devenir économique de la nation.

Toronto se réserve les actions des entreprises établies, parmi lesquelles se
retrouvent quelques grandes entreprises basées au Québec. Tous les services conseils et
l’expertise de pointe des maisons québécoises devront établir des bureaux à Toronto
pour maintenir des positions dans les réseaux et tâcher d’y faire valoir les intérêts
des entreprises québécoises. Après la déportation de l’épargne et celle du
développement économique, c’est désormais l’exode de l’expertise financière
stratégique que va provoquer la décision de la Bourse de Montréal.

Bay Street n’accepterait jamais pour Toronto ce que M. Lacoste trouve bon pour
Montréal. Le milieu financier québécois va dépendre d’un ordinateur contrôlé à
Toronto et des inscriptions à la Bourse de Vancouver pour servir les PME de la Beauce.

Le Vice-premier ministre dit trouver intéressante la proposition qui laisse Montréal
et le Québec à la merci des décisions de Toronto. Il n’a pu s’empêcher de reconnaître
que "Dans l’hypothèse d’un Québec souverain peut-être qu’on choisirait une tout
autre approche" ( Le Devoir, 17 mars 99, p.B2) Mais la souveraineté sera inutile si
nous avons renoncé à fixer nous-mêmes nos priorités et si nous continuons de laisser
gérer notre épargne par les autres. Une indépendance sans outils et un milieu des
affaires sans leadership et sans vision claire de notre intérêt national ne mèneront
pas loin.

Il faut donner à la Bourse de Montréal les moyens de son avenir. Il faut en faire une
institution québécoise au service du Québec. Les milieux financiers québécois doivent
se mobiliser. Le gouvernement du Québec doit les épauler. L’avenir de notre culture ne
dépendra que de nous-mêmes.

Les Québécois sont riches mais les institutions financières déportent l’avenir. Il
est de temps de se prendre en main. Les milieux financiers doivent relever le défi du
développement du Québec. Il faut avoir de l’avenir dans les idées.

Robert Laplante
Président de la Ligue D’Action nationale

L’Action nationale
425, boul. de Maisonneuve Ouest, bur. 1002
Montréal H3A 3G5
Tél.: (514) 845.8533 – Télécopie : (514) 845.8529
Courriel : revue@action-nationale.qc.ca
Site : http://www.action-nationale.qc.ca


Nous avons besoin de vous

Contribuez à Impératif français en faisant un don ou en devenant membre !