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« UNE MINORITÉ ISOLÉE » !

« UNE MINORITé ISOLéE » !

« Permettre aux citoyens anglophones de vivre une vie normale…»
(Dyane Adam)

La Commissaire aux langues canadiennes officielles, madame Dyane Adam,
déclarait récemment, dans LeDroit, que les généreuses subventions versées par Patrimoine
canadien
aux organismes anglophones établis au Québec, servent à permettre aux
citoyens anglophones qui « se sentent souvent isolés » de, tenez vous bien, « vivre
une vie normale
»!

Patrimoine canadien a admis qu’il verserait 15,2 millions de
dollars, « ce qui constitue une augmentation de 50 % par rapport à l’an dernier
», à la majorité canadienne de langue anglaise vivant au Québec pour qu’elle
puisse, selon madame Adam, « vivre une vie normale »! Très souvent ces
subventions accordées aux organismes anglophones servent à la défrancisation et à
l’anglicisation du Québec, notamment à encourager les contrevenants qui bafouent la
Charte de la langue française et à financer le harcèlement juridique des politiques
linguistiques québécoises.

Alliance Québec et Outaouais Alliance récolteront, pour
leurs parts respectives, plus de 4 millions et près de 600 000 dollars des 15,2 millions
de dollars qui devront servir à « favoriser» « l’usage » et la « promotion
» de la langue anglaise au Québec. C’est déjà connu : Alliance Québec
réclame, de son côté, l’anglicisation du paysage linguistique du Québec et
l’abolition de l’obligation légale pour les enfants d’immigrants de
fréquenter l’école française au Québec; Outaouais Alliance, de
l’autre, encourage les commerçants « à défier les dispositions sur
l’affichage de la Charte québécoise de la langue française
.» (LeDroit 29
octobre 1997)

Selon madame Adam, les anglophones se sentent « isolés »! Serait-ce
parce que la radiodiffusion, Internet, le cinéma et la musique sont très largement et
globalement de langue anglaise qu’ils se sentent isolés et qu’ils ne mènent
pas une vie normale? Serait-ce parce qu’ils sont proportionnellement souvent mieux
desservis que les francophones en nombre de journaux, de canaux de télévision,
d’universités et de collèges qu’ils ne vivent pas « une vie normale »?
Serait-ce parce qu’il n’y a que trois cents millions d’anglophones en
Amérique du Nord?

Serait-ce parce que la langue anglaise fait, au Québec, un gain de
seulement 22,6 % grâce à l’assimilation des francophones et des allophones?
Qu’uniquement 61,3 % des transferts linguistiques au Québec avantagent la langue
canadienne majoritaire? Ou parce que l’anglicisation de Montréal ne se fait pas
assez rapidement ?

La commissaire aux langues officielles réussit tout un exploit
lorsqu’elle dit que la vaste majorité continentale, la majorité canadienne de
langue officielle majoritaire, constitue une « minorité isolée», qui
éprouve, tenez vous bien, des difficultés à « pleinement exercer ses droits »:
elle adopte ainsi la manipulation politicienne et le discours de désinformation du
gouvernement canadien dans le domaine des langues officielles créant de toute pièce une
« minorité » de langue anglaise en Amérique du Nord! Quelle fourberie ! Même
l’ONU a tenu dans un avis émis le 31 mars 1993 à se dissocier de cette supercherie
: « Les citoyens canadiens anglophones ne peuvent être considérés comme une
minorité linguistique.
»

Ce sont la langue française, la francophonie et leurs institutions qui
sont menacées au Canada… Pas celles d’expression anglaise ! Des dossiers beaucoup
plus importants que le sort très enviable réservé à la pseudo-minorité anglophone du
Québec réclament impérativement toute l’attention du Commissariat canadien aux
langues officielles : capitale du Canada unilingue anglaise, menace de fermeture du seul
hôpital entièrement francophone à l’ouest du Québec, chute du taux de
persévérance linguistique francophone au Canada hors Québec, augmentation du taux
d’assimilation des francophones, régions canadiennes n’ayant accès à aucune
station de télévision de langue française, refus de diffuser des chaînes de
télévision canadiennes au Canada hors Québec parce qu’elles sont de langue
française, langue de travail au sein de la fonction publique fédérale, augmentation
tous les cinq ans de plus d’un million de citoyens le nombre de Canadiens ne
maîtrisant qu’une seule langue officielle, l’anglais… Et l’on pourrait
allonger la liste !

Le Canada a deux langues ayant le même statut officiel, le français
et l’anglais. Il doit donc prendre les moyens appropriés, non pour appuyer à coup
de millions de dollars la langue canadienne officielle vastement majoritaire dans ce pays
et, plus encore, en Amérique du Nord : l’anglais, mais pour appuyer de toutes les
ressources nécessaires la langue officielle canadienne minoritaire, le français, et pour
redresser les torts historiques causés à la langue française ainsi qu’à la
culture et les institutions d’expression française.

Jean-Paul Perreault
Président
Impératif français
Recherche et communications


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