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IMPRESSIONS D’AILLEURS

IMPRESSIONS D’AILLEURS…

Je me suis rendue dans l’Outaouais à l’invitation de mes parents et
amis réunis à l’occasion de la St-Jean pour célébrer…, à vrai dire, je ne savais
trop quoi. Les dernières années m’avaient habituée à des festivités dont le
gigantisme suscitait chez-moi plus de monotonie que d’enthousiasme ou de fierté.
Cependant, nous étions là réunis dans la tradition, à cette date de l’année presque
autant qu’à Noël, avec en plus le plaisir d’accueillir chez nous des visiteurs
étrangers de passage (la Belgique était parmi nous ), bref, tout cela suffisait à me
remplir de cette appréhension délicieuse qu’un je- ne- sais- quoi de merveilleux allait
cette fois surgir!

Des instants magiques ont effectivement surgis des textes poétiques de
Claude Dubois, de la podorythmie d’Alain Lamontagne et avec toute la verdeur de la langue
française réincarnée sous la plume de Michel Latraverse, il y avait là de quoi
réjouir les plus difficiles. Et je vous confesse que j’en suis. Il y a bien longtemps que
je n’ai eu autant de plaisir à goûter la beauté et la diversité de cette langue
française, qui est encore la nôtre, et à travers elle j’ai senti que toutes les
générations de francophones là rassemblés s’en réjouissaient eux aussi et vibraient
d’une sensibilité unique! Pour cette fois, l’unisson ne rimait plus avec mouton
mais avec création! être ou ne pas être ? La fête réinventée encore et encore

pour manifester en la renouvelant, l’expression de notre identité francophone toujours
bien vibrante. à ma plus grande joie, le défilé écologique est venu supplanter le
défilé traditionnel, et nous avons dit "JE SUIS" (être/me voici devant vous)
au lieu du traditionnel "JE SUIS"(me voilà derrière vous /à votre
suite…).Nous avons pris place pour former le cœur de la parade, à pied, en
vélo, en patins, en poussette, maquillés, décorés, endimanchés, enrubannés du bleu
et du blanc des drapeaux fièrement hissés. Toutes les rues d’Aylmer battaient au vent
joyeux de la fête. Comment donner une expression plus affirmative de notre fierté
collective qu’en prenant la 1ère place dans le défilé et en figurant au premier rang
dans le portrait! L’idée était géniale et elle mérite à mon avis de servir de
modèle. Voilà sans doute le secret des organisateurs de cette merveilleuse St-Jean. Je
leur adresse ici une salve de hourras! Manifestement ils ont gagné leur pari et relevé
le défi. Ils ont su renouveler cette fête en puisant à l’imaginaire collectif et le
miracle s’est produit. Une atmosphère de familiarité complice régnait partout sur la
FêTE. Bien que les miracles ne se produisent pas à la douzaine, l’âme d’un peuple,
elle, recèle des trésors d’inventivité créatrice qui ne reposent pas sur la force des
coffres-forts bien garnis. J’en témoigne par cette lettre que j’y étais et que j’ai vu
s’opérer le miracle, celui de nous faire communier ensemble à ce qui nous distingue,
nous affirme, nous identifie et nous réalise collectivement. à l’année prochaine pour
un autre miracle peut-être? (il est possible de rêver encore!)

Clémence Legros, agente de communications

Montréal, le 27 juin 1999


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