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EN BELGIQUE, WALLONS ET FLAMANDS SE PARLENT… EN ANGLAIS

Les subventions de Patrimoine canadien à la majorité canadienne de langue anglaise établie au Québec étonnent les Belges :« Inutile de dire que les Belges sont étonnés de voir qu’au Canada, le gouvernement fédéral accorde d’importantes subventions pour la promotion de l’anglais au Québec alors que cette langue s’impose d’elle-même partout dans le monde. »

Le texte suivant est extrait des pages Actualités de La Presse électronique du 23 janvier 2000
(http://www.lapresse.com )

En Belgique, Wallons et Flamands se parlent… en anglais

« La Belgique pratique le bilinguisme territorial: tout en néerlandais au nord dans la Flandre et tout en français au sud dans la Wallonie, avec une capitale bilingue, Bruxelles. Ce que l’on ne savait pas, c’est que Wallons et Flamands se parlent de plus en plus en anglais, la seule langue qui n’offense personne et qui domine déjà dans les organismes européens de Bruxelles.

C’est ce que nous apprend Jean-Marie Klinkenberg, francophone malgré son patronyme d’origine allemande, qui a choisi le néerlandais comme langue seconde pour ses enfants à l’école. "Je suis cependant minoritaire, ajoute-t-il, car la majorité des enfants apprennent l’anglais comme première langue étrangère, autant en Wallonie qu’en Flandre. L’anglais a déjà détrôné le français en Flandre et il régnera bientôt sans partage comme langue seconde un peu partout en Belgique." Inutile de dire que les Belges sont étonnés de voir qu’au Canada, le gouvernement fédéral accorde d’importantes subventions pour la promotion de l’anglais au Québec alors que cette langue s’impose d’elle-même partout dans le monde.

Sociolinguiste et ancien président du Conseil supérieur de la langue française de Belgique, le professeur Klinkenberg, qui a aussi dirigé le Centre d’études québécoises de l’Université de Liège, où il enseigne toujours, est un habitué du Québec qu’il visite régulièrement, depuis son premier séjour comme jeune chercheur en 1975. Il a suivi nos ébats et débats linguistiques -y compris le passage de "checker les breaks" à "vérifier les freins"- et est en mesure de faire des comparaisons sur les ressemblances et différences des sociétés francophones de Belgique et du Québec. "La principale ressemblance nous vient en quelque sorte par soustraction: nous sommes toutes deux des sociétés francophones mais non françaises. Avec les Québécois, nous entretenons donc une connivence pour affirmer que nous ne sommes pas seulement locataires, mais aussi propriétaires de notre langue française.

En gros, la Belgique compte six millions de Flamands, trois millions et demi de Wallons et un million de Bruxellois. On a réglé le problème linguistique en faisant deux sociétés unilingues, mais des points de friction demeurent à la frontière des deux grandes régions et autour de Bruxelles. Sis en territoire flamand, à quelques kilomètres de la frontière, Bruxelles a toujours été dominé par les francophones qui forment au moins 75% de sa population. On ne le sait plus au juste car les maires flamands ont refusé les questions sur la langue dans les recensements en alléguant, non sans raison, que la pression était forte pour qu’on inscrive comme langue maternelle le français, langue de la promotion sociale. »

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