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DEMANDE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE DE DÉPOSER LE PROJET DE LOI 49

DEMANDE à L’ASSEMBLéE NATIONALE DE DéPOSER LE PROJET DE LOI 49
intitulé « Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec »

Le 5 juin 1999

L’article 5 du projet de loi 49 déclare que : «La fleur
emblématique du Québec est l’iris versicolore connu scientifiquement sous le nom
[d’]Iris versicolor.» Ce projet de loi a été adopté en deuxième lecture
le 1er juin 1999, à l’issue de son examen par la Commission de la
Culture, puis a été ramené devant l’Assemblée nationale, mais n’a pas encore
franchi l’étape de la « prise en considération » qui déboucherait sur une
adoption en troisième lecture lui donnant force de loi.

Nous regrettons qu’en remplaçant le lis blanc par l’iris
versicolore comme fleur emblématique du Québec, la Commission de la Culture ait basé sa
décision sur un dossier incomplet et nous demandons au Premier ministre du Québec
et aux membres de l’Assemblée nationale de «déposer» le projet de loi 49, ce qui
a pour effet de le retirer du programme législatif de la présente session et d’en
reporter l’examen à plus tard afin d’en permettre une étude plus approfondie.

à quelque parti qu’appartienne le parlementaire lisant ces
lignes, nous faisons appel à sa responsabilité de défendre les intérêts du Québec
au nom de ses commettants.

Peu d’éléments nouveaux par rapport à 1994

Depuis la présentation en 1994 d’un projet de loi en faveur de
l’iris versicolore, projet mort au feuilleton, la documentation ministérielle de
1999 que nous avons en main n’apporte aucun nouvel élément de fond au dossier. Seuls
les responsables ont changé
puisque la responsabilité des emblèmes du Québec, qui
appartenait au ministère de la Culture et des Communications depuis 1988, relève
actuellement du ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration par
décret du 11 septembre 1996. Aussi faisons-nous valoir à l’encontre de l’iris
comme emblème floral les mêmes objections que nous avions présentées alors dans LE
DOSSIER PIéGé DE L’IRIS VERSICOLORE (La Nation, vol. III, no 5, oct.
1994) que nous abrégeons ci-après en LA NATION, dont le Premier ministre devrait avoir
un exemplaire en main ce lundi 7 juin. Le communiqué ci-joint portant le même titre,
abrégé ci-après en DOSSIER, est un condensé de ce numéro de 36 pages.

Le ministre Robert Perreault déclare (Notes sténographiques, Débats
de la Commission de la Culture
, Le mardi 1 juin 1999, [abrégé ci-après en NOTES] p.
9 sur 13) avoir reçu des milliers de cartes postales en faveur de l’iris
versicolore. Nous avons en main l’une de ces cartes. Au recto figure une photo de
grande qualité de l’iris versicolore, attribuée à Fleurbec / Gisèle Lamoureux.
Selon le texte au verso : «…68 % des gens interrogés lors d’un sondage sont
persuadés [que l’iris versicolore] est l’emblème officiel du Québec. »
étrangement, c’est le même 68 % que citait Fleurs, plantes et jardins (vol.
5, no 1, avril 1994, p. 96) selon un sondage de 1992 attribué à Impact
Recherche. Cela prouve que les mêmes agents sont à l’oeuvre et disposent de
fonds importants
. à l’époque, Impact Recherche avait refusé de nous
communiquer le nom du demandeur, la teneur et les résultats de ce sondage.

La documentation citée ici fait ressortir les points suivants :

1. L’IMPORTANCE DE RéAFFIRMER LA PRIMAUTé DE LA FLEUR DE LYS
COMME SYMBOLE DU FAIT FRANçAIS AU QUéBEC

Le Québec étant l’un des très rares états dont le drapeau
comporte un symbole floral, il faut porter une attention vigilante au rapport entre la
fleur de lys et la fleur emblématique. Le DOSSIER souligne que la fleur de lys signifie
450 ans de présence française en Amérique du Nord et que le Québec est le château
fort du fait français en Amérique. La vigueur de ce symbole, consolidée par sa
filiation ancienne avec le lis, serait diluée par des liens avec l’iris que
cherchent à renforcer frauduleusement des ajouts à la Flore laurentienne datant
de vingt ans après la mort de Marie-Victorin ( DOSSIER, p. 1 ) et qu’utiliseront à
leur avantage les partisans de moins de français au Québec.

2. L’IMPORTANCE DE MAINTENIR LA VIGUEUR DE LA LOI 101

La loi 101 fait du Québec le seul état d’Amérique du nord à
avoir le français pour unique langue officielle. Cette loi a subi de graves assauts de
l’extérieur. Au coeur de l’état, pour reprendre le terme débattu en
Commission de la Culture (NOTES, p. 8) l’Assemblée nationale, de par son mandat de
promouvoir le français, doit faire preuve de cohérence et s’abstenir de prendre
toute mesure directement ou indirectement contraire à la loi 101, ce que serait
l’adoption de l’iris versicolore comme fleur emblématique.

3. LES LIENS ENTRE FLEUR DE LYS, LIS ET IRIS

La partie accessible au public du Mémoire au conseil des ministres
daté du 19 avril 1999, présenté par Mme Linda Goupil, ministre de la Justice et par M.
Robert Perreault, ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration, au
sujet du projet de loi 49 (abrégé ci-après en MéMOIRE), traite de ces liens.
Curieusement, il ne fait pas état des articles Lis et Iris de la
Flore laurentienne
, alors que le noeud de l’argumentation pro-iris s’y
trouve (voir ci-dessous 4, 1er par.).
C’est pourquoi nous trouvons
illusoire l’avertissement du MéMOIRE de ne pas référer aux fleurs de lis du
drapeau ou des armoiries en parlant de la fleur emblématique. Nous estimons au contraire
que les auteurs des ajouts de 1964 à la Flore laurentienne ou leurs héritiers se
chargeront de souligner ce lien entre fleur de lys, lis, et iris.

4. L’OMBRAGE à LA FLEUR DE LYS ET AU PATRIMOINE FRANçAIS DU
QUéBEC QUE PORTERAIT LA DéSIGNATION DE L’IRIS VERSICOLORE COMME FLEUR EMBLéMATIQUE

Le DOSSIER démontre, preuves à l’appui annexées, que la
deuxième édition (1964) de la Flore laurentienne a été trafiquée. LA NATION
démontre que les promoteurs de l’iris versicolore se sont servis du nom de
Marie-Victorin pour berner et désinformer la population québécoise par
l’intermédiaire des milieux de l’horticulture.

Par ailleurs, LA NATION démontre que les articles parus dans La
Presse
de Montréal entre 1985 et 1994 sont à 98 % pro-iris et cherchent à saper le
respect des Québécois pour leur héritage culturel français. Nous donnons un seul
exemple ici, tiré de la page 9. Dans La Presse du 19 juin 1988 paraît un
articulet sans auteur : « Those French Frogs » qui se lit comme suit : «D’après
Tony Hubert [Tony Huber, alors chef botaniste de la défunte W. H. Perron ], c’est de
la fleur-de-lis héraldique que vient le surnom de «french frogs», utilisé en Europe
bien avant qu’en Amérique. Les armées françaises et les armées anglaises
combattaient dans des champs parfois marécageux. L’armée française, sous le roi
Clovis, était visible de loin, avec son drapeau blanc sur lequel flottait alors un iris
stylisé jaune (fleur de la rivière LYS). De loin, cela avait l’air d’une
grosse grenouille des marais.» La perfidie de pareille déclaration n’a d’égal
que l’aplomb du botaniste qui pose à l’expert en histoire et se permet de
proférer des énormités en négligeant d’indiquer ses sources.

Réplique de Raoul Roy qui cite la revue Miroir de l’histoire
dans son livre Pour un drapeau indépendantiste (éditions du Franc-Canada,
Montréal, 1965) : «Pour ce qui est des crapauds, que représenterait la figure que nous
appelons fleur de lis, selon des héraldistes du temps passé tels que Favin et Scohier,
il a été dit que cela provenait de «l’invention des ennemis de l’honneur
français et en dérision de ce qu’ils estaient issus des Paludes méotides où ce
sale et infect animal abonde
.» Nous lisons bien « inventions ». Et l’honneur
des Québécois et des Québécoises ?

5. LE GOUVERNEMENT NE PEUT IGNORER L’HISTOIRE POUR CHOISIR LA
FLEUR EMBLéMATIQUE DU QUéBEC

Selon le MéMOIRE, p. 3, L’emblème floral, 2e
par. : « Le choix du lis blanc de jardin résulte d’une regrettable confusion entre
l’héraldique et la botanique, confusion dont le gouvernement, par
l’intermédiaire du Secrétariat de la Province, a une grande part de
responsabilité. » Cet argument se trouve dans les ajouts à la Flore laurentienne,
qui utilise les termes « méprise » et « confusion » ( voir DOSSIER, p. 1 ).

Le MéMOIRE, p. 4, 2e par., affirme : « Dès la
présentation du projet de loi à l’Assemblée législative, le choix du lis blanc
comme emblème floral a suscité la controverse et la suscite encore. Comme cette fleur
n’est pas indigène au Québec, plusieurs voudraient la remplacer par l’iris
versicolore. » Compte tenu de la spécificité historique du Québec, l’argument de
la plante indigène revêt une importance secondaire. Cependant, le gouvernement peut
vouloir faire cesser la controverse tout en donnant satisfaction aux botanistes. Une
tierce solution doit alors être envisagée.

Le MéMOIRE poursuit : « Toutefois, parmi ceux qui argumentent en
faveur de ce remplacement, plusieurs s’appuient sur une opinion que c’est
l’iris qui est à l’origine de la fleur de lis du drapeau et des armoiries. Les
autorités en matière héraldique tant britanniques que françaises reconnaissent le
caractère particulièrement antique du motif graphique désigné sous le nom de «fleur
de lis» dont on retrouve des représentations depuis l’époque babylonienne et que
les interprétations quant à l’objet représenté sont controversées : lis,
iris, genêt, lotus, ajonc, trident, pointe de flèche, hache double. » Comment
expliquer, alors, que parmi toutes ces explications, les ajouts à la Flore
laurentienne
s’appesantissent sur l’iris et affirment carrément,
p. 668, que «… la fleur-de-lis est un iris…» ? Se rappeler « Those French Frogs »
en 4.

6. L’IMPéRIEUSE NéCESSITé DE DéPOSER LE PROJET DE LOI 49 AFIN
D’EXAMINER PLUS EN PROFONDEUR LES INCIDENCES DE L’IRIS VERSICOLORE SUR
L’IDENTITé DU QUéBEC

La question de la fleur emblématique, si étroitement reliée à la
présence de la fleur de lys sur le drapeau du Québec, ne peut se régler en un
tournemain comme semble le souhaiter le ministre responsable. Comme il le dit lui-même
dans son MéMOIRE, la question est des plus controversée. Nous nous opposons à
l’adoption de l’iris versicolore comme fleur emblématique et demandons que nos
motifs soient examinés. Il est essentiel de ne pas provoquer les tollés qu’une
décision en faveur de l’iris susciterait sans nul doute dans la population qui tient
au français.

De plus, dans les notes sténographiques citées plus haut, en pages 4
et 5, un échange au cours des délibérations de la Commission de la Culture porte sur le
fait que les règlement afférents au projet de loi 49 ne sont pas prêts au 1er
juin. C’est une raison de plus pour ne pas précipiter l’adoption du projet de
loi 49.

Ce gouvernement doit éviter de se faire l’allié des détracteurs
de l’identité québécoise. C’est pourquoi nous pressons instamment
l’Assemblée nationale de déposer le projet de loi 49 de manière à prendre la
question de la fleur emblématique et de l’iris versicolore en plus ample
délibéré.

à vous, parlementaire à qui nous nous adressons, nous formulons
l’espoir de toucher en vous la fibre de la fierté québécoise et exprimons notre
reconnaissance d’accéder à notre demande que soit déposé le projet de loi 49.

Hélène Trudeau, membre

Impératif français
Fondation du Patrimoine de l’Amérique française
Fondation Royal-Roussillon pour la protection du patrimoine
Mouvement souverainiste du Québec
Solidarbec
Société d’Histoire de Longueuil

6, rue Laurier, Candiac (Québec) J5R 3H5
Tél. : (450) 659-3415

QUAND ON TOUCHE à MA FLEUR DE LYS, çA M’IRIS !

P.-Serge Ménard


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