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ANGLICISATION DES RAISONS SOCIALES AU QUÉBEC

ANGLICISATION DES RAISONS SOCIALES AU QUéBEC
Le CLF propose des mesures incitatives…

Vous trouverez aux adresses Internet suivantes divers articles traitant de l’anglicisation des raisons sociales au Québec :

AFFICHAGE DES RAISONS SOCIALES
Observations soumises au Conseil de la langue française par Impératif français

LES CHINOISERIES GOUVERNEMENTALES !
Demain, les quartiers anglais, etc.

ANGLICISATION DES RAISONS SOCIALES
Faire fi des exigences du marché !

RAISONS SOCIALES ET AUTOANGLODéFRANCISATION

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Le texte suivant est extrait de La Presse du 21 septembre 2000

CONTRAINDRE N’EST PAS LA SOLUTION, DIT LE CLF
«Les mesures coercitives ne pourraient pas fonctionner»

Le gouvernement du Québec n’y pourra rien: les cafés Second Cup pourront garder leur nom anglophone, indique le Conseil de la langue française dans un avis attendu depuis longtemps sur la langue des raisons sociales au Québec. Au moment où démarrent les états généraux sur le français – un document d’orientation sera rendu public demain -, le Conseil de la langue française va lancer dans le débat public l’avis qu’il prépare depuis plus de deux ans et qui fera probablement grincer des dents les militants péquistes de Montréal. Au début de 1998, de nombreuses plaintes sur l’affichage par idéogrammes ou carrément en anglais dans le Quartier chinois avaient plongé le gouvernement Bouchard dans l’embarras, et la ministre responsable Louise Beaudoin avait, pour calmer les esprits, réclamé au Conseil de la langue française l’avis qui devrait être finalement publié début octobre. Les militants péquistes de Montréal, qui réclament depuis des années plus de muscle dans l’application de la Charte de la langue française pour franciser les raisons sociales, seront probablement fort déçus. Le Québec n’a guère de recours pour imposer le français dans les raisons sociales. "Les mesures coercitives ne pourraient pas fonctionner", résume-t-on. En lieu et place, le Conseil proposera donc une longue liste de mesures "incitatives" pour convaincre les entreprises d’emboîter le pas à Poulet frit Kentucky et autres Bureau en gros. Ces deux chaînes multinationales, sans y être forcées, ont quand même choisi de franciser leurs raisons sociales pour le marché québécois après les représentations de l’Office de la langue française.

Après des mois de réunions et de consultations auprès des chambres de commerce et des organisations patronales, le comité du Conseil, présidé par le juriste Alain Prujiner, de l’Université Laval, ne fait que confirmer dans son avis ce que beaucoup de spécialistes prévoyaient, a appris La Presse de plusieurs sources. Les raisons sociales sont si étroitement associées aux marques de commerce qu’elles sont à l’abri des obligations de la Charte de la langue française quant à la "nette prédominance" du français. L’expression Second Cup, qui identifie la chaîne de cafés, par exemple, est enregistrée aussi comme marque de commerce et, par conséquent, est carrément soustraite de l’application de la Charte de la langue française. Cette chaîne est même officiellement enregistrée comme Les cafés Second Cup, mais rien ne l’oblige à utiliser cette formule pour sa raison sociale. En outre, plusieurs entreprises sont enregistrées à Ottawa, ce qui les soustrait immédiatement aux obligations faites aux entreprises enregistrées au fichier central des entreprises du Québec, qui doivent adopter une raison sociale uniquement en français.

De plus, toutes les règles du commerce international sont claires et vont dans la même direction: les marques de commerces sont protégées partout dans le monde. "Pourrait-on demander à Shell, qui est connue avec cette étiquette dans le monde entier, de changer son affichage pour s’appeler Coquillage au Québec?" ironise-t-on. Toutefois, le Conseil de la langue française proposera que Québec mette en place une série de mesures pour inciter les entreprises à opter pour le français pour leur identification. On pense ici à fournir des conseils en marketing pour aider à trouver une formule plus conforme à l’esprit de la Charte de la langue française. On pourrait proposer, par exemple, d’ajouter à une raison sociale anglophone un slogan clairement français. Et Québec ne devrait pas lésiner pour colliger des informations – par des sondages, par exemple – pour bien montrer à ces commerçants que leur clientèle francophone souhaite voir des raisons sociales dans leur langue.

"Il faut arriver à convaincre les entreprises de franciser, même si ce n’est pas une obligation de la loi, et leur montrer que c’est dans leur intérêt", explique-t-on. Déjà, Québec dispose d’études de marché qui montrent qu’une partie des consommateurs francophones a des réticences à acheter dans des commerces qui ont opté pour des raisons sociales en anglais, souligne-t-on. Quant au problème du Quartier chinois, la bougie d’allumage de toute cette réflexion, sa solution ne passe pas par des mesures coercitives. Bien des idéogrammes qui avaient entra îné des plaintes à l’Office de la langue française à l’époque sont en fait des proverbes, des expressions familières pour les Chinois, et ne privent pas le consommateur d’information, observe-t-on. Ces messages de nature ethnique peuvent s’exprimer dans d’autres langues que le français. Même quand il s’agit d’une raison sociale, l’ajout d’une expression "générique" comme "épicerie" ou "coiffeur" suffirait à dédouaner l’établissement, sans que le principe de la "nette prédominance" du français s’applique. Surtout, le Conseil propose que les vitrines de ces commerces ethniques soient "interprétées dans leur ensemble".


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