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La Ville d’Ottawa contre la francophonie ontarienne

Dans les années 1960, on a rasé les plaines LeBreton, le « Flat » – un quartier ouvrier dont au moins le tiers de la population était francophone. On a invoqué une volonté de moderniser Ottawa, de l’embellir. Mais après les expropriations, les plaines sont restées en friche pendant près d’un demi-siècle. C’était plus qu’une injustice économique, car, pour bon nombre, il y avait derrière cette décision une volonté de disperser les francophones pour mieux les assimiler.

Le profil économique et linguistique du quartier Vanier ressemble étrangement à celui du « Flat ». Dans mon voisinage, il y a beaucoup de francophones (environ 23 %, selon les statistiques officielles), des cols bleus à la retraite et de gens de métier. Considérant ces similitudes, il est tentant de sauter aux conclusions et d’éprouver un sentiment de persécution. Vous me direz qu’il n’est pas question de raser Vanier. C’est vrai. Toutefois, la venue du mégacentre projeté par l’Armée du Salut sur le chemin de Montréal risque de s’avérer aussi dévastatrice pour la vie de quartier. Des gens parlent déjà de partir. « La cour est pleine », écrivait le chroniqueur Denis Gratton (Le Droit, édition du 27 juin) à la suite de l’annonce du projet. Oui, la cour est pleine. Demander à Vanier d’en faire davantage, c’est, une fois de plus, cibler injustement un quartier francophone et c’est aussi courir le risque d’en faire un ghetto de misère à l’image du Downtown Eastside de Vancouver. La revitalisation du marché By ne doit pas se faire sur le dos de Vanier.

L’auteure, Marie-Josée Martin, est écrivaine et vit à Ottawa
Extrait du journal Le Droit

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