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La Charte entre censure et liberté de parole

La prise de position de M. Yves Michaud a tout pour soulever l’ire des opposants à la Charte. En effet, il y a, à la base de la vie collective, si rares et exceptionnels qu’ils soient, des enjeux qui n’admettent pas de compromission.  De façon certaine, le multiculturalisme s’attaque au caractère distinct du Québec et, lentement mais sûrement, il travaille à coups de contraintes juridiques et par des « accommodements » imposés à miner et à minoriser notre peuple dans son propre espace national. Beaucoup de gens peuvent parler le français, mais cela ne suffit évidemment pas à en faire des Québécois. Cela peut même jouer contre le Québec et contribuer à le détruire si l’on ne joint pas à la langue l’esprit et la culture de l’héritage historique qui le définit. Ce maintien de l’identité historique du Québec justifie le recours à des mesures de respect de base et à une pédagogie de l’intégration qui passe par des prescriptions vestimentaires. Du plus apparent pour satisfaire les perceptions élémentaires jusqu’aux aspects les plus profonds de l’identité qui ne seront accessibles qu’à une élite, mais néanmoins dans une continuité rigoureuse des unes aux autres.
Les ennemis de la Charte croient-ils réellement que nous soyons un peuple et que ce peuple puisse exister sans une définition claire et sans la volonté de défendre ses acquis et de s’affirmer par des décisions qui ne soient pas dictées par des contraintes extérieures? On peut constater que, depuis le lancement du projet de la Charte, les opposants en appellent, par complicité ou par le tremblement des faibles, à la censure des opinions qui ne vont pas dans leur sens et, ultimement, à la menace des tribunaux fédéraux qui imposeront, nous en assurent-ils, le multiculturalisme.
Le ministre Drainville se gardera sans doute de tomber dans le piège en désavouant les propos de M. Michaud, car ce serait prendre parti et rendre impossible un débat libre sur la question. Qu’on le veuille ou non, le franc-parler de M. Michaud représente le point de vue spontané de nombre de Québécois et, de plus, il a l’audace, chose à peu près unique au Québec, d’une affirmation libre et sans équivoque. Quant aux « Autres », ne se rapprochent-ils pas dangereusement du Canada anglais et, au fond, ne desservent-ils pas l’intégration réelle de nos immigrants?
 
Hubert Larocque, Gatineau.

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