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Tuer greeter dans l’œuf

Madame Josée BOILEAU
Rédactrice en chef
Le Devoir
2050, rue de Bleury, 9e étage
Montréal  H3A 3M9

Objet : greeter

Madame,
 
Le Devoir des 9-12 novembre courant a publié l’article « Découvrir Bruxelles avec une Bruxelloise… de Toronto! » sous la signature de Louise Gaboury. C’est la première fois que je vois dans un quotidien québécois le mot greeter, qui est écrit, heureusement, en italique. Je connais le mot pour l’avoir vu dans des publications françaises. À ma connaissance, c’est un mot inconnu au Québec… heureusement! Il demeure qu’il s’agit là d’un américanisme nouveau, inutile, lancé en Europe dans la vague d’anglomanie actuelle. L’emploi de ce néologisme est d’ailleurs critiqué par de nombreux Français soucieux de la correction de leur langue.
Les États-Uniens ont créé récemment greeter à partir de to greet, qui veut dire accueillir. Si certains veulent absolument créer un terme nouveau en français pour correspondre au mot américain, qu’ils parlent d’un accueilleur. Ce mot n’est pas plus étrange que greeter. Il surprend la première fois, moins la deuxième et est accepté par la suite. À bien y penser, il n’y a aucun besoin d’adopter cet américanisme ni de créer un mot nouveau. Pourquoi ne pas parler d’accompagnateur ou de cicérone, par exemple? S’il faut préciser la définition française de l’un de ces mots dans les dictionnaires en pensant à greeter, qu’on le fasse. Les extensions de sens, ça existe. Si vous avez une meilleure suggestion, allez-y. De grâce, envoyez promener cet intrus avant que le Petit Larousse et le Petit Robert l’accueillent et l’introduisent chez nous.
Je sais bien que ce n’est pas vous qui pouvez, seule, corriger la situation dénoncée. J’ai tenu à vous faire part de mon point de vue quand même. J’envoie une copie de la présente à des francophones afin de les inviter à tuer greeter dans l’œuf et ailleurs là où il est déjà éclos.
Veuillez croire, Madame, à mes salutations distinguées.
 
RAuclair
Robert AUCLAIR

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