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LE NAUFRAGE DE LA LOI 14

Le français est dans un état de péril permanent. Notre situation de minoritaire en Amérique du Nord, la globalisation à l’anglais de la planète entière y suffiraient largement. Faut-il encore y ajouter l’anglicisation de Montréal, le bilinguisme des institutions, le consentement des libéraux et des caquistes et, pour couronner  le tout, la non-reconnaissance de la part de la Constitution et l’incompréhension des tribunaux dits supérieurs.    

Le Parti québécois avait promis de réparer et de renforcer la loi 101, du moins dans le bref intervalle précédant le désaveu de la Cour suprême. Face à l’hostilité des Anglophones et de leurs  alliés, les libéraux et les caquistes, face aux paniqués de la paix à tout prix, le gouvernement, minoritaire, n’a guère de choix.  Ou bien il brave une opposition systématique qui  laisse libre cours à l’extension de l’anglais, en fait au libre choix pour tous et sur toute la ligne, ou  bien il renonce à la loi 14 déjà édulcorée sur des points capitaux. Ce démantèlement, par la suite, fera jurisprudence et il sera quasi insurmontable d’en corriger la pente descendante. Pour le Québec, un enjeu de cette importance ne peut souffrir aucune concession. Si l’on ne peut réellement rien, il vaut mieux un vide lucide et accusateur.

Pour le gouvernement, il suffirait de justifier ce retrait par un communiqué sobre et ferme et, par la suite, de le rappeler à intervalles réguliers. Sa situation de minoritaire, le blocage intraitable des oppositions empêchent, pour le  moment, tout redressement significatif de la condition du français, même si la nécessité d’une action en ce sens ne fait aucun doute.  Peut-on se fier aux statistiques actuelles dès qu’il s’agit d’autre chose que de justifier le laisser-faire?

Voter une Loi 14 dénaturée par des concessions qui la privent de son sens et de son efficacité rendrait  aléatoire toute tentative ultérieure de revenir en arrière. Les amendements et les prétendues accommodations sont déjà interprétés comme des victoires définitives  de l’anglais. Un contexte démocratique est particulièrement vulnérable à l’habitude, aux plis contractés, du moment qu’ils paraissent  appuyés par le vote populaire. On s’habitue à tout, même à la défaite, au déclin et à la disparition. Pensez à la francophonie canadienne! Pour éviter que ce penchant déjà très avancé n’atteigne un point de non-retour – oui -, afin de préserver l’avenir, le gouvernement devrait renoncer à la loi 14 et placer ainsi l’électorat devant sa responsabilité nationale.

Hubert Larocque
Gatineau

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