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UN OU TROIS PARTIS QUÉBÉCOIS

Indépendance et fédéralisme sont les deux grandes polarisations de la vie politique au Québec. Dans l’un et l’autre cas, la multiplication des partis brouille les enjeux, égare beaucoup d’électeurs  et expose les gouvernements à la minorisation et à l’impuissance.

Aussi est-il difficile de saisir la logique des trois partis indépendantistes qui s’entêtent dans une division aussi préjudiciable à leur cause propre qu’à celle du Québec lui-même. Ne faudrait-il pas se demander si le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale comprennent ce qu’est l’indépendance, sont capables d’en concevoir les moyens et d’évaluer et de combattre les facteurs qui s’y opposent? Chez l’un, l’indépendance est dévaluée en une souveraineté qui ne concerne que l’aspect matériel et juridique, chez d’autres, dès que l’on veut parler d’indépendance, on glisse invinciblement à tout autre chose, comme à des projets de société ou à détails bien relatifs de programmes électoraux. La Rochefoucauld disait que l’on ne pouvait regarder le soleil et la mort fixement. Si difficile qu’elle soit, il est possible d’envisager l’entière condition du Québec. Outre la force intellectuelle et l’énergie de l’action, il y faut une vision claire de notre identité et un amour sans partage pour le Québec.

À défaut de cette cohérence et de cette grandeur d’esprit, un saint réalisme devrait suffire à convaincre les hommes politiques de la nécessité d’un seul parti qui porte l’idée et l’action de l’indépendance.   À moins que l’indépendance ne soit pour eux qu’une étiquette ou une utopie qui serve de paravent à la recherche d’un pouvoir purement intra-canadien. Si l’on désire rassembler une majorité, il faut tenir compte de notre affaiblissement numérique, de notre confusion politique, de l’éparpillement de la diversité et d’une sourde démoralisation causée, depuis 1760, par de constants échecs politiques. Aussi ne faut-il parler que d’une seule voix, rassembler toutes ses forces en un seul parti, se doter d’une conception nationale, d’un langage et d’une action unique et qui soient, en tous points, accordés à la finalité de l’indépendance. À vrai dire, il ne s’agit même pas d’un sacrifice, d’une contrainte, mais d’une nécessité de nature pour tous ceux qui aiment entièrement le Québec et qui recherchent la pleine réalisation de son destin. 

Hubert Larocque, Gatineau. 

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