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RÉPRESSION LINGUISTIQUE À LA STM

STMRien de nouveau sous le soleil, voyons!

Allô à tous les amis employés de la STM. Aussi à tous les amis d’Impératif français et particulièrement Jean-Paul Perreault.

Ah la STM, toujours égale à elle-même! CTM, CTCUM, STCUM et STM.

Je suis entré en service en 1966 et bientôt ce sera 10 ans que je suis à ma retraite.

Le problème à cette société est qu’au départ ils avaient une politique d’embauche qui, tout en n’étant pas illégale, du moins elle était illégitime. Pourquoi?

Mais c’est simple; ils exigeaient la connaissance de l’anglais pour satisfaire une fraction de la clientèle réfractaire à l’usage du français comme langue commune et langue d’inclusion. Une exigence abusive.

Aucune loi ne stipulait que ce soit illégal d’avoir cette exigence. Et ils en profitaient allègrement.

Il faut dire qu’ils n’étaient pas trop stricts là-dessus; il suffisait de le baragouiner un peu. Il reste que pour l’employé cette exigence existait et il la ressentait. Si bien que, tant bien que mal, il s’y conformait. Les anglophones (et allophones) de Montréal étaient aux anges! Et je me rappelle d’une reproche d’une vieille anglophone de Westmount parce que je ne parlais pas assez bien l’anglais à son goût.

Le temps passa et 1977 vint enfin avec une loi qui rendait désormais l’exigence susmentionnée ILLÉGALE.

Que fit la société dont il est question ici? RIEN! 

Je me rappelle les démarches que j’entrepris afin que cette société fasse deux choses:

1- Émettre un avis à tous les employés qu’à partir de maintenant l’exigence de parler en anglais n’existait plus. C’est elle qui en avait fait une condition d’embauche, donc c’était elle qui devait aviser les employés que désormais cela était chose du passé et qu’ils pouvaient travailler en n’utilisant que la langue officielle.

2- Emettre un avis public, destiné à toute sa clientèle, à l’effet que désormais tous les employés étaient en droit de travailler en français et uniquement en français si cela était leur désir ou leur besoin.

Et comme je l’ai précisé ci-haut l’employeur ne fit rien. Je me rappelle de toutes les tracasseries que j’ai subies. Suspensions, menaces de la part des anglophones, réprimandes de l’employeur. J’étais un de ceux qui, comme l’employé dont il est question dans cet article, je faisais respecter mon droit et je plaçais des affiches là où l’employeur aurait dû les placer.

L’employeur ne disait pas qu’il me punissait parce que je ne parlais pas l’anglais. Il se serait calé de lui-même! Il trouvait toutes sortes de raisons, mais celle qui revenait le plus souvent c’était parce que je n’avais pas été gentil envers le client. Et il mettait de l’avant que sa priorité était le service à la clientèle.

Et mon syndicat? Mon représentant syndical me dit : « Ça ne les dérange pas si dans deux ou trois ans ils vont perdre le grief et qu’ils vont être obligés de te payer. Pour tout de suite c’est toi qu’ils suspendent et cela sert de leçon aux autres qui prendront peur ».

Bien sûr que dans ces conditions tu dois être parfait; tu dois éviter de lui donner l’occasion de te trouver en faute, car il faut que tu saches qu’il t’en veut.

Tout cela pourquoi? Parce qu’ils n’ont jamais eu le courage de faire les deux petites actions que je leur avais suggérées de faire.

Il faut savoir que le courage ce n’est pas quelque chose qui abonde dans cette société. 

Pierre Biacchi

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