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DÉSENCHANTEMENT DÉMOCRATIQUE

Il faut prendre acte d’un certain désenchantement de la démocratie. Ce régime, partout triomphant, fait partie du décor obligé de la scène politique contemporaine. Et pourtant, il faut bien avouer que l’enthousiasme des pays arabes nous paraît un peu gonflé, promis à une déception certaine, parce que nous en sommes un peu revenus. Que s’est-il passé? La démocratie, sous la forme représentative, n’a sans doute pas changé, depuis ses débuts, mais le temps a fait son oeuvre et elle souffre d’usure. À vrai dire d’un excès de démocratie! Il ne fallait pas y regarder de trop près. La surmédiatisation, aggravée par les médias sociaux, a détruit tout mystère, toute distance, toute indépendance réelle, ce qui a toujours été la condition du pouvoir et son exercice. Du reste, la démocratie des urnes signifiera toujours la dictature de la majorité numérique, plus ou moins hétéroclite, et non la préséance de l’intelligence, de la raison et de l’intérêt national. Quand on invoque la démocratie, il s’agit presque toujours de l’intérêt d’une minorité bien particulière par sa vision et ses intentions.

Le consensus démocratique étant au point de rupture, partagé entre les partisans de la forme représentative et de la forme directe, les élections que l’on réclame à grands cris n’arrangeront rien, à moins d’une régression au bipartisme d’hier et de la reddition de la rue, sur laquelle il ne faut pas trop compter. Il restera longtemps dans l’air un parfum de désobéissance civile, un cynisme médiatique, bref un ébranlement profond de la foi démocratique. Comme le respect n’existe plus, que l’on peut contester toutes choses, y compris l’identité nationale et son support, la langue française, la carrière politique n’attirera bientôt plus que les médiocres et les arrivistes.

Hubert Larocque
Gatineau

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