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MICHEL CHARTRAND : LES LIMITES D’UN HÉRITAGE

Après l’hommage populaire, quelques questions demeurent. Ni le premier ministre ni l’évêque du lieu n’ont paru à ses funérailles, ce qui symbolise l’exclusion de la sphère officielle. A-t-on assisté à une mise à distance polie, aux obsèques d’un style et d’une idéologie?

Chartrand fut certes un grand tribun, son dévouement à la cause ouvrière au-dessus de tout soupçon. Sa pensée s’est heurtée aux limites de tous les socialismes. Il s’est dévoué à une plus juste répartition des richesses dans la société, mais comment le faire sans compromettre la production de ces mêmes richesses? L’histoire démontre que le libéralisme fondé sur l’initiative individuelle et la libre entreprise en est le producteur le plus efficace. La condition humaine doit composer avec des données contradictoires telles un instinct de justice et un progrès social qui se mesure en pouvoir d’achat. De soi, l’essor économique génère de profondes injustices.

Le discours de Chartrand comportait aussi une certaine ambiguïté. Il n’a jamais renoncé à la désignation coloniale de « Province de Québec ». Son verbe coloré flattait les masses mais lui fermait l’oreille des bourgeois. L’ironie de son discours en plafonnait la portée et invitait à une acceptation fataliste.

Hubert Larocque, Gatineau.

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