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PRIÈRE À WASHINGTON, SILENCE AU QUÉBEC

Sans prendre parti, le contraste entre Washington et le Québec saute aux yeux. Là, toute l’assemblée se recueille autour du président, en deux longues prières, pour un moment d’unanimité silencieuse. Ici, la Commission des droits de la personne interdit les prières publiques pour satisfaire quelques individus en apparence assez clairsemés.

Personne ne conteste le droit de ne pas croire à qui le ressent ainsi. En même temps, faut-il raturer l’histoire d’un Québec devenu si pauvre de mémoire et de continuité? Israël compte nombre d’athées pratiquants parce que la religion est le fondement de sa nation et de son État. Se recueillir pour regarder au-dessus de soi, quel que soit le Dieu que l’on se figure, n’est-il pas un facteur d’agrandissement des questions terre à terre dont on va débattre? N’est-ce pas aussi un moyen d’augmenter la cohésion sociale en fixant un point de convergence au-dessus des passions du moment? La religion appartient à une mise en scène collective dont la disparition assèche une existence dès lors réduite à la mince ligne de l’immédiateté.

Saint Paul parlait aux Athéniens d’un autel dédié au Dieu Inconnu. Au lieu de dépouiller le Québec d’un pan de son passé, et de l’espoir tragique d’un au-delà, la Commission des droits de la personne devrait respecter l’Inconnu de la personne et d’un destin plus grand que ce qui disparaît dans la mort.

Hubert Larocque, Gatineau.

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