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LA CRISE, NOTRE RESPIRATION ARTIFICIELLE

Ironiquement, « crise » a pour étymologie un mot grec signifiant « décision ». Le malaise stagnant que nous connaissons n’a rien à voir avec une décision, mais plutôt avec l’impuissance à décider les choses essentielles de notre vie nationale. Par crise, on entend une requête à Ottawa, souvent timide, dont on est certain qu’elle se heurtera à un refus. On la suscite quand on s’ennuie, son échec va de soi, on l’oublie dès le lendemain. La « crise » n’aggrave rien, elle n’offre aucun espoir de changement, elle ne signale même pas une période plus difficile. Elle est devenue une habitude du vivre-en-confédération, le substitut à une véritable vie politique. La critique fédéraliste a même recours pour la décrire à un terme qui déprécie et dénature son objet, son contenu, le terme de « chicane ». Ainsi, le Québec vivrait dans la pleine satisfaction constitutionnelle, ses réclamations seraient sans fondement comme M. l gnatieff vient de nous le dire. Après tout, la « chicane » n’est-elle pas une crise de mauvaise foi portant sur des détails? Sans crise, le Québec se fondrait harmonieusement au Grand-Tout Canadien. On feint donc, périodiquement, de lui redonner un semblant de vie.

Hubert Larocque, Gatineau.

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