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COMPLEXE D’INFÉRIORITÉ

Il y a presque 35 ans, quand je vivais à Montréal, je connaissais une Française qui vivait à Québec mais qui me rendait souvent visite à Montréal. Elle était grande, svelte, blonde (… enfin je parle seulement de ses cheveux), les yeux clairs et dotée d’un faciès style Marlène Dietrich. Immanquablement, quand j’étais avec elle dans le centre ville de Montréal, les commerçants s’adressaient à nous en anglais. Au début, nous ne savions pas trop comment il fallait le prendre mais, assez vite, après que les Québécois nous eurent répéter à l’envi que Montréal était la ville francophone la plus peuplée au monde après Paris, cela commença à sérieusement nous agacer.

Ce que je trouve de vraiment remarquable, c’est que ces stéréotypes sont toujours d’actualité et que la société québécoise soit restée à ce point figée dans ses préjugés. Il en est de même chez les Canadiens anglais également. Chez les Québécois, l’anglophone natif est considéré comme une espèce à part. La raison pour laquelle il s’adresse à lui spontanément en anglais n’est pas toujours très claire… Cela procède-t-il d’un sentiment d’infériorité ou pour lui prouver qu’il n’est pas sous-développé au point de ne pas parler l’anglais, ce qui revient à peu près au même ?

Un des anciens directeurs de l’Institut de la Francophonie pour l’informatique de Hanoï était québécois "pure laine" (de Montréal d’ailleurs) mais, pour se distinguer parmi les francophones européens qui travaillaient à l’institut, il prononçait souvent des dictons et proverbes en anglais et ne ratait jamais une occasion pour rappeler qu’il avait fait son doctorat à Boston (prononcé Boston et non Bostone). Il s’agissait d’un être profondément compléxé dont on ne savait trop s’il soutenait la Francophonie ou l’anglophonie.

Après avoir lu les commentaires de Scott, il m’est difficile de penser que le Québéc pourrait être un jour une nation souveraine…

Charles

Sur le même sujet :
MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION ET DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES
Québec – Discrimination fondée sur l’apparence

Cette plainte vise le Centre d’expertise sur les formations acquises hors du Québec situé au 255, boulevard Crémazie Est, 8e étage, bureau 8.01, à Montréal.

Aujourd’hui je suis passé à ce centre pour une procédure administrative qui aurait dû être assez simple. Quand j’ai dit que j’avais tous les documents nécessaires, la femme (blonde, petite, dans la cinquantaine) au guichet nº 1 a répondu, avant que je ne pusse sortir les documents : « Je présume que tout est en anglais. »

Je lui ai demandé pourquoi elle présumait cela. Elle a exprimé l’opinion que j’avais l’apparence d’un anglophone. Même si elle s’est excusée enfin de ces commentaires impertinents, je les percevais comme une gifle et un geste d’exclusion des personnes n’étant pas québécoises « pure laine ».

Par la suite, la femme au guichet nº 3 (longs cheveux bruns, plus jeune) me parlait dans un sabir saupoudré de mots anglais. J’ai constaté qu’elle parlait avec ses collègues en anglais, bien qu’elle sût très bien parler la
langue de Molière.

J’ai demandé de parler avec la directrice. Bien que celle-ci désapprouvât le comportement de ces deux employées, elle n’a pas accepté ma plainte ni ne voulait-elle y donner suite de quelle façon que ce soit. Quand j’ai insisté, par contre, elle m’a fourni une brochure avec vos coordonnées.

Suite à cette expérience peu obligeante, je souhaite vous poser quelques questions :

Primo, l’évaluation de l’apparence et des origines des clients fait-elle partie de la mission officielle du Centre d’expertise sur les formations acquises hors du Québec ? Pouvez-vous me fournir une attestation certifiée conforme de mon apparence dite anglophone ?

Secundo, quelle apparence a l’air anglophone, d’après vous ? Une chirurgie esthétique peut-elle corriger cette apparence qui donne droit à tant de commentaires et comportements dévalorisants ? Cette intervention serait-elle payée par le ministre de la Santé?

Tertio, quelle est la quote-part d’insultes et d’injures à laquelle on peut s’attendre en se présentant sur vos lieux? Votre ministère fait preuve d’une grande générosité à cet égard, mais je veux m’assurer de la pleine jouissance de vos services de dépréciation, d’insolence et de bigoterie.

Quarto, votre ministère est-il exempt de l’obligation d’utiliser le français comme langue de travail ? Je croyais que la langue française fût la langue officielle du Québec, mais je me suis trompé, semble-t-il. Si ce n’est pas le cas et que l’anglais est de fait la langue officielle, alors ayez la gentillesse d’afficher « SPEAK WHITE » dans une optique de sensibilisation.

Quinto, quelle contribution à l’intégration des immigrés et à la protection du fait français un tel comportement par même le gouvernement du Québec peut-il engendrer ? Est-ce que c’est bien cela que vous souhaitez ? Cela
fait-il partie du programme du gouvernement ?

À propos de cette situation, je me permets de vous signaler une autre qui s’est produite en février 2006. Je me suis rendu à vos lieux au centre-ville de Montréal en tant qu’interprète chinois-français lors d’une entrevue de sélection avec un immigrant chinois. L’une des employées croyait que je fusse l’avocat de l’immigrant. Quand je me suis présenté comme interprète, elle était incrédule, la bouche bée. Elle est allée chercher une collègue qui, elle, m’a écarté pour me dire qu’elles s’attendaient à un interprète d’origine chinoise et ne voulaient pas une personne blanche. (En fait, je suis Métis et n’aime pas qu’on me dise blanc.) Elle s’est mise à me questionner sur ma compétence professionnelle, ma capacité de parler chinois, ma formation &c. Il était assez clair qu’elle me regardait comme un deux de pique. Ne fût-ce que pour éviter des inconvénients pour l’immigrant venu de Chine pour son entrevue de sélection, j’eusse quitté vos lieux sur-le-champ. (Il faut dire que l’immigrant appréciait beaucoup mes services et n’avait le moindre mot discriminatoire à mon endroit.) Depuis cet incident j’ai carrément refusé de mettre mes pieds dans vos bureaux pour des fins professionnelles.

Patrick Scott Horne
Montréal

Adresses utiles :
http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/education/evaluation-comparative/index.html

Centre d’expertise sur les formations acquises hors du Québec
255, boulevard Crémazie Est, 8e étage, bureau 8.01
Montréal (Québec) H2M 1M2
Téléphone : 514 864-9191
Télécopieur : 514 873-8701
evaluations.comparatives@micc.gouv.qc.ca
Page commentaire : http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/coordonnees/courrier/index.html

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