Rechercher
Close this search box.

ÉCHANGE ENTRE VIDÉOTRON ET UNE CITOYENNE

De l’immoralité de « personnes morales » en Québec

Échange entre Vidéotron et une citoyenne

Madame Lacroix,

Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous faire parvenir votre commentaire.

Toutefois, pour faire suivre celui-ci au département concerné, nous vous demandons de bien vouloir nous écrire de nouveau en prenant soin d’inscrire les informations relatives à votre compte Vidéotron, ou de vous identifier adéquatement.

N’oubliez pas d’inclure la correspondance précédente dans votre message pour nous permettre de faire le suivi.

Nous demeurons dans l’attente de votre réponse. Merci de votre collaboration.

Yan Lachapelle

Services administratifs Vidéotron

serviceclient@videotron.ca

Notre site Internet : http://www.videotron.com

4 octobre 2004

Montréal : (514) 281-1711

Québec : (418) 847-4410

Chicoutimi : (418) 545-1114

Hull : (819) 771-7715

Sans frais : 1-877-380-2511


Bonjour M. Yan Lachapelle,

(Note –
J’apprécierais beaucoup, M. Lachapelle, que vous acheminiez la présente directement (entre autres destinataires pertinents au sein de Vidéotron) au PDG de Quebecor, M. Pierre-Karl Péladeau

)

Nous avons été longtemps des clients de Vidéotron, ma famille et moi (le compte était au nom de mon époux). Mais nous avons abandonné il y a environ deux ans pour les raisons suivantes:

  • Rapport qualité / prix pas très impressionnant : forfait dans lequel plusieurs chaînes ne nous intéressaient guère (notamment de langue anglaise), alors que de nombreuses chaînes (qui nous semblaient «de base») n’étaient pas incluses. Ce qui impliquait des suppléments qui devenaient à nos yeux prohibitifs. Bref, débourser d’un côté pour des services non désirés et d’autre part débiter des surplus pour des services certainement pas excessifs. De qui se moque-t-on, je vous le demande…
  • Publicité : Il y a environ vingt ans, nous avions opté pour le câble, compte tenu notamment de l’absence de publicité sur ce type de chaînes. Or depuis lors, c’est devenu du pareil au même. Alors, à quoi bon payer des mensualités si c’est pour se faire agresser de même manière (par des commerciaux) que sur les antennes télévision grand’public offertes à titre gracieux???
  • J’ai de plus en plus de difficulté avec les manières extrêmement «américaines» du groupe Québécor. C’est criard, lourdement commercial (des bannières mobiles qui s’incrustent de longues secondes sur vos multiples sites, par exemple, également au petit écran en surimpression, etc.; ce qui démontre que vous avez perdu tout sens de la mesure). Vous êtes aussi de plus en plus anglicisés (on n’a qu’à voir le libellé de vos adresses électroniques – Canöe, et même chez Archambault «Muzik»(!), etc. – pour finir par penser que c’est un Teenager de Toronto qui conçoit vos sites sur la Toile électronique). TVA, d’autre part: c’est de la pub insérée entre des émissions de pub… Vraiment, je n’en peux plus d’une médiocrité semblable. Aussi, quand j’ai reçu par la poste cette publicité bilingue de Vidéotron, ce fut la goutte d’eau qui a fait renverser le verre.

Québécor est en train de perdre son âme: vous traitez les gens comme du bétail à faire du fric. Vous étiez objet de fierté pour la Québécoise que je suis, mais désormais je ne vois plus la différence entre votre entreprise et n’importe quelle autre firme étatsunienne ou canadian.

En outre, et pour revenir sur cet aspect particulier, je comprends fort bien que vous vous ouvriez un accès en anglais au marché nord-américain. Mais je n’accepterai jamais ce comportement de «colonisé» qui vous entraîne progressivement à vous comporter de même manière avec le marché de vos origines – j’ai nommé: le marché québécois.

Je ne peux plus faire confiance à une entreprise qui vend son âme si aisément. J’ai un préjugé hautement favorable pour les compagnies de chez nous, dans tous les domaines possibles de la consommation. Assurément, et depuis toujours. Mais quand une société commerciale n’a plus le respect de ma langue et de ma culture, je la laisse tomber. Québécoise ou pas. Un point c’est tout.

Bref, je vous rejette parce que – pour toutes ces raisons (quoique non exhaustives) – je ne suis plus respectée en tant que Québécoise par le conglomérat Québécor.*

« Être mondial » ne signifie pas se nier soi-même.

Salutations,

Marie-Louise Lacroix

5 octobre 2004

*
Bien sûr, les accents sont de moi. Illustration sans détour de la perte de votre âme dans cette raison sociale nommée: Quebecor (on s’croirait en France…!). Tout ce que vous touchez (TVA, Canöe, Vidéotron, LCN, Archambault «Musik», Journal de Montréal, Journal de Québec…) devient ce que j’appelle de la «
Vulgarité US». Comme si l’argent était pour vous devenu la valeur absolue de tout, tout le temps, en toute chose. Et surtout (ce qui est plus répugnant que tout): vous estimez que qualité et rentabilité sont inconciliables. Ce qui révèle une philosophie globale d’illettré! J’en ai assez! Vous n’êtes pas un organisme de charité, certes. Mais de là à se vautrer dans n’importe quoi n’importe comment, il y a une marge. Et que vous avez franchie. Soyons concis: je n’ai plus de respect pour Quebecor et ses multiples filiales. (Vous avez raison, M. Lachapelle…: elle est en colère, la p’tite madame. Ça fait longtemps que j’avais tout ça sur le coeur. Alors voilà. C’est dit. Maintenant, faites ce que bons vous semble de ces réflexions d’une ex-cliente).

Note : Voir ci-contre, lettre originale du 4 courant.

cc : Site Impératif français : https://www.imperatif-francais.org/


Bonjour,

Objet : Les entreprises québécoises désormais fossoyeuses de notre identité nationale?

J'ai été également outrée par ces publicités. Aussi est-ce peu dire que je suis à la fois heureuse de lire une critique publique de ces procédés qui banalisent honteusement la langue française, et empressée de me joindre à l'indignation légitime de monsieur Dunois.

Que des entreprises québécoises, qui sont en en soi de véritables symboles québécois, puissent agir de la sorte, c'est en effet le boutte du boutte.


Vidéotron, je me fais (et me ferai sans relâche) un devoir de ne jamais (plus) faire affaire avec vous - du moins, tant que je ne constaterai pas chez vous un virage à 180 degrés sur ce point.

Merci.

Marie-Louise Lacroix,

Québec, Québec

4 octobre 2004

Nous avons besoin de vous

Contribuez à Impératif français en faisant un don ou en devenant membre !